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France: Désaccords à gauche sur la destitution de Macron avant les consultations de l’Elysée

PARIS (Reuters) – Candidate désignée de l’alliance de gauche pour Matignon, Lucie Castets s’est dite lundi plus intéressée par une « cohabitation » que par une hypothétique destitution d’Emmanuel Macron, prenant ses distances avec une menace de La France insoumise (LFI) qui n’a pas trouvé écho chez les autres partis de gauche.

Aussi bien les socialistes que les communistes et les écologistes, les trois autres composantes du Nouveau Front Populaire (NFP), ont jugé inopportune l’initiative de LFI à quelques jours des consultations prévues vendredi à l’Elysée en vue de la formation d’un gouvernement appelé à succéder à celui de Gabriel Attal.

Interrogée lundi soir sur BFM TV, Lucie Castets a dit ne pas vouloir entrer dans ce débat.

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« Mon sujet, ce n’est pas la destitution, c’est la cohabitation. Il y a dans le pays une urgence sociale et démocratique », a fait valoir la candidate du NFP pour Matignon.

Dans le cas où Emmanuel Macron nommerait un Premier ministre qui ne correspond pas au résultat des urnes, « l’option la plus simple, (…) la plus crédible », ne serait pas une tentative de destitution du chef de l’Etat, mais la censure du gouvernement, a-t-elle ajouté

Plus tôt dans la journée, la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier, avait elle aussi déclaré sur BFM TV que la menace de LFI n’était « ni la ligne, ni la priorité des écologistes. Est-ce que c’est grave qu’ils l’aient fait ? Non. Est-ce que c’est notre position ? Non plus. Est-ce qu’il faut faire tout un plat ? Non plus. »

« Je m’en serais bien passée », a-t-elle ajouté sur BFM TV au sujet de la tribune de LFI publiée dans La Tribune Dimanche, tout en soulignant le respect de la « biodiversité » des opinions au sein de l' »écosystème » NFP.

Les partis socialiste et communiste, par la voix de leurs chefs de file respectifs Olivier Faure et Fabien Roussel, se sont aussi rapidement dissociés de l’initiative de LFI.

Aux yeux des Insoumis, le chef de l’Etat doit « prendre acte » du résultat des élections législatives des 30 juin et 7 juillet qui a placé en tête les élus du NFP devant la majorité présidentielle et le Rassemblement national.

« Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas normal, c’est une longue dérive qui nous conduira peut-être à un rejet massif des Français et Françaises du régime démocratique qui est à bout de souffle », a considéré lundi sur LCI la députée LFI Alma Dufour.

« Que la procédure de destitution aille ou pas à son terme, il fallait marquer symboliquement qu’Emmanuel Macron est dans une dérive autoritaire absolument terrible », a-t-elle ajouté.

CASTETS PRÉSENTE AUX CONSULTATIONS DE L’ÉLYSÉE

Lors d’un entretien accordé le 23 juillet à France Télévisions et Radio France, le chef de l’Etat avait écarté l’hypothèse Lucie Castets à Matignon. « La question c’est : quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée ? » avait-il dit, jugeant « faux de dire » que le NFP disposait d’une majorité.

Emmanuel Macron a convié chefs de partis et présidents des groupes parlementaires vendredi à l’Elysée avant la nomination d’un Premier ministre, « pour continuer à avancer vers la constitution d’une majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays », a fait savoir l’Elysée.

Les membres du NFP seront consultés en premier dans la matinée en présence de Lucie Castets, reçue à la demande des élus de gauche.

Le président a accepté la participation de la candidate à Matignon « si c’est un élément nécessaire à la bonne tenue des discussions », a souligné son entourage.

Les discussions à l’Elysée pourraient se prolonger lundi « pour tenir compte des agendas des participants », a-t-on ajouté de même source.

Selon une source parlementaire, les élus du Rassemblement national ont fait savoir leur souhait de venir à l’Elysée la semaine prochaine seulement. Une information que le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella n’a pas confirmé à Reuters.

En attendant la nomination du nouveau chef du gouvernement, qui devrait intervenir avant le début des Jeux paralympiques de Paris le 28 août, les ministres démissionnaires gèrent les affaires courantes et préparent le budget 2025 appelé à être discuté à la rentrée à l’Assemblée nationale.

« Ils tiennent le budget de manière administrative, et c’est le prochain gouvernement qui va le tenir de manière politique », souligne un membre de l’entourage d’Emmanuel Macron.

(Reportage Elizabeth Pineau et Gilles Guillaume, avec Jean-Stéphane Brosse, Zhifan Liu et Tangi Salaün, édité par Kate Entringer et Jean-Stéphane Brosse)

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