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Elections européennes du 6 au 9 juin, 81 sièges à pourvoir pour la France

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PARIS (Reuters) – Les élections européennes se tiennent du 6 au 9 juin afin de désigner pour cinq ans les 720 membres du Parlement européen issus des 27 pays membres de l’UE.

En France, le scrutin à un tour aura lieu le 9 juin pour élire 81 eurodéputés français.

UN SCRUTIN AU SUFFRAGE UNIVERSEL DIRECT

Instaurées en 1979, ces élections permettent aux quelque 450 millions de citoyens européens de désigner leurs représentants au Parlement du bloc.

La composition de l’hémicycle reflète les dernières données démographiques en date. Ainsi le Conseil européen a-t-il porté le nombre de sièges de 705 (actuelle législature après le départ du Royaume-Uni) à 720. La France, notamment, comptera deux eurodéputés supplémentaires dans la prochaine législature.

Le siège du Parlement européen est à Strasbourg pour les réunions plénières, à Bruxelles pour les réunions de commissions, au nombre de vingt. Le secrétariat général du Parlement se trouve à Luxembourg.

Les eurodéputés siègent non en fonction de leur nationalité, mais selon leur affiliation politique. Pour former un groupe, il faut au minimum 23 élus issus de sept pays différents.

Dans le Parlement sortant, la première force politique est le Parti populaire européen (PPE, chrétiens-démocrates, 176 sièges dont les élus français des Républicains), suivie de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D, 139), de Renew Europe (auquel participe le parti Renaissance du président français Emmanuel Macron, 102 sièges) et Les Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE, 72 sièges).

L’extrême droite européenne, dont le Rassemblement national français, est représentée dans le groupe Identité et Démocratie (ID, 49 sièges) et celui des Conservateurs et réformistes européens (CRE), où siège Fratelli d’Italia, le parti de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni (69).

Le parti d’extrême droite allemand Alternative pour l’Allemagne (AfD) a été exclu le 23 mai des rangs d’Identité et Démocratie après des propos de sa tête de liste jugés révisionnistes.

Les projections des instituts de sondages en Europe prévoient une forte progression des deux groupes d’extrême droite à l’issue du scrutin.

Le seuil minimal pour l’attribution de sièges est compris entre 2% et 5% selon les pays.

En France, mais aussi Belgique, Lituanie, Pologne, Slovaquie, République tchèque, Hongrie, Roumanie, Croatie, Lettonie, les partis ayant recueilli au moins 5% des suffrages exprimés bénéficient d’un nombre de sièges proportionnel au nombre de voix.

Ce seuil est de 4% en Autriche, Italie et Suède, et de 3% en Grèce. A Chypre, il s’établit à 1,8%. Il n’y a pas de seuil dans les autres pays, à l’instar de l’Allemagne, où la Cour constitutionnelle a jugé que ce système était contraire à la Constitution.

Lors du scrutin de 2019, six listes françaises avaient rassemblé plus de 5% des votes. Elles sont sept – sur 38 listes – à espérer franchir ce seuil cette année.

Le niveau de l’abstention sera scruté : après un taux record de 57,46% en 2014, il avait reculé à 49,88% en 2019, grâce, selon les données officielles européennes, à une forte hausse de la participation chez les jeunes et les primo-électeurs.

Seuls 31% des électeurs de 18 à 29 ans se disent certains d’aller voter le 9 juin en France, selon une étude Ipsos rendue publique le 29 mai.

LE RÔLE DU PARLEMENT

Le Parlement européen adopte les lois communautaires, en lien avec le Conseil européen, et sur la base des propositions de la Commission européenne. Il se prononce également par vote sur les accords internationaux et l’élargissement de l’UE.

Des enjeux cruciaux l’attendent, comme la transition « verte » de l’Union européenne vers la neutralité carbone d’ici à 2050, la compétition industrielle face aux Etats-Unis et à la Chine, le projet d’Union des marchés de capitaux (UMC), la réforme du marché de l’électricité, et le renforcement des capacités de défense de l’Europe sur fond de conflit entre l’Ukraine et la Russie.

Le futur Parlement devra également décider avec les Vingt-Sept du budget de l’UE pour la période 2028-2034 (cadre financier pluriannuel). Il devra tenir compte des priorités énoncées et de l’éventuel élargissement du bloc à l’Ukraine, à la Moldavie et aux pays des Balkans occidentaux.

Outre ses fonctions législatives, le Parlement élit son président ou sa présidente, et celui ou celle de la Commission européenne. L’Allemande Ursula von der Leyen, membre du PPE et tenante du poste depuis 2019, est candidate à sa succession. Malgré une active campagne, sa reconduction n’est pas assurée.

LES ENJEUX EN FRANCE

Dernier scrutin national du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron, ces élections pourraient peser sur les trois dernières années au pouvoir du chef de l’Etat avant l’élection présidentielle de 2027. Soucieux d’en limiter la portée, le chef de l’Etat affirme y voir des « ‘midterms’ sans conséquences » et appelle à ne pas nationaliser un enjeu communautaire.

Il a paradoxalement invité Marine Le Pen, ex-candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle, à débattre avant le 9 juin, dans un rappel du duel de l’entre-deux-tours de la présidentielle de mai 2022.

Marine Le Pen a posé comme conditions « sa démission ou la dissolution de l’Assemblée nationale en cas d’échec » de la majorité présidentielle le 9 juin.

Avec plus de 30% des voix annoncés par les instituts de sondages, le Rassemblement national (RN), emmené par Jordan Bardella, espère améliorer son score de 2019 (23,3%) et s’affirmer comme le premier parti de France, loin devant Renaissance, le parti de la majorité présidentielle que les instituts donnent autour de 15-16% (contre 22,4% en 2019).

Concentré sur ses thèmes de prédilection que sont l’immigration et le déclassement économique et social, le RN fait aussi de ce scrutin un référendum « pour » ou « contre » Emmanuel Macron.

La candidate Renaissance, Valérie Hayer, peine à convaincre à la tête d’une liste pénalisée par la défiance d’une partie de l’électorat à l’égard du président.

Un autre candidat pourrait encore mettre en difficulté la liste Renaissance : crédité d’environ 15% des voix, le candidat Parti socialiste-Place publique, Raphaël Glucksmann, porte les espoirs de la gauche hors France insoumise.

(Rédaction de Reuters, édité par Blandine Hénault)

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