Adidas relève ses perspectives malgré les problèmes en Chine
BERLIN (Reuters) – L’équipementier sportif allemand Adidas a relevé jeudi ses perspectives de ventes et de rentabilité pour l’ensemble de l’année, la demande ayant grimpé en flèche dans la plupart des pays sauf en Chine, où les marques occidentales ont été confrontées fin mars à un boycott de leurs produits.
Adidas tire son optimisme du lancement prévu de produits tels que les nouveaux modèles de ses populaires baskets NMD, ainsi que du déroulement de grands événements sportifs comme les Jeux olympiques et le début du championnat européen de football.
Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires a grimpé de 52% pour atteindre 5,077 milliards d’euros, tandis que le bénéfice d’exploitation s’est établi à 543 millions d’euros, dépassant ainsi les prévisions moyennes des analystes qui tablaient respectivement sur 4,97 milliards d’euros et 458 millions d’euros.
L’équipementier sportif s’attend à une progression hors effets de changes de ses ventes annuelles allant jusqu’à 20% et à ce que le bénéfice net des activités poursuivies atteigne 1,4 à 1,5 milliard d’euros, contre 1,25 à 1,45 milliard estimé précédemment.
Les ventes à taux de change constant ont presque doublé en Amérique du Nord et en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord au cours du trimestre, mais elles ont chuté de 16% en Grande Chine, en partie parce que la région a connu une forte reprise il y a un an lorsqu’elle est sortie du confinement dû au coronavirus.
A la Bourse de Francfort, l’action Adidas était en baisse de 5,4% en milieu de matinée.
« Dans un marché mondial très porteur, les taux de croissance restent bien inférieurs à ceux des pairs et nous continuons à voir peu de signes de reprise de la croissance des marques », estiment les analystes de Credit Suisse.
Adidas et d’autres marques occidentales ont été sous le feu des critiques sur les médias sociaux en Chine en mars après avoir déclaré qu’elles ne s’approvisionneraient pas en coton au Xinjiang, suite aux rapports faisant état de violations des droits de l’homme à l’encontre des musulmans ouïghours.
Le groupe allemand avait déclaré en mai qu’il avait d’abord connu une chute marquée de la demande en Chine, mais que les ventes avaient depuis repris lentement mais sûrement. Il n’a pas fait de commentaires jeudi sur les tensions avec la Chine, se limitant à mentionner la « situation géopolitique ».
(Reportage Emma Thomasson, version française Federica Mileo, édité par Jean-Michel Bélot)