Accord conclu entre LFI et PS en vue des législatives
par Elizabeth Pineau
PARIS (Reuters) – La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) sont parvenus mercredi à un accord sur une « union de la gauche » en vue des élections législatives de juin, un texte qui doit maintenant être approuvé par les instances dirigeantes du PS où les avis sont partagés.
Le mouvement d’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour de l’élection présidentielle avec 22% des voix, ambitionne d’imposer une cohabitation au président réélu Emmanuel Macron.
PS et LFI ont publié les termes de l’accord, qui prévoit de nommer Jean-Luc Mélenchon à Matignon en cas de majorité à gauche à l’Assemblée nationale à l’issue des scrutins des 12 et 19 juin – ce qu’aucun institut de sondage ne prévoit pour l’instant.
Le Conseil national du PS doit se réunir jeudi soir pour valider ce texte, loin de faire l’unanimité au sein du parti de l’ancien président François Hollande.
Selon l’ex-députée Corinne Narassiguin, numéro deux du PS, le compromis électoral porte sur 70 circonscriptions hors Outre-mer, contre une centaine pour EELV et une cinquantaine pour le PCF.
« Cela va être assez compliqué à expliquer et à faire passer en Conseil national. D’habitude les accords se faisaient avec une pluralité de la gauche qui était beaucoup plus ouverte », a-t-elle dit à Reuters.
Entre autres propositions emblématiques du programme commun figurent la hausse du smic à 1.400 euros net, le retour à la retraite à 60 ans et le blocage des prix des produits de première nécessité.
Le texte signé par le PS mentionne aussi « l’abrogation de la loi El Khomri, des contre-réformes du code du travail et de l’assurance chômage et la lutte contre l’ubérisation du travail avec la présomption de salariat pour les travailleuses et travailleurs des plates-formes. »
Le chapitre européen est développé pour tenir compte des divergences profondes entre les deux camps : le PS – que Jean-Luc Mélenchon a quitté en 2008 – a toujours été majoritairement attaché à la construction européenne, alors que la LFI s’est constituée dans le sillage du « non » français au traité constitutionnel européen enregistré par référendum en 2005.
« BIFURCATION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE »
Alors que les textes signés par EELV et le PCF évoquent une « désobéissance » aux règles de Bruxelles, celui négocié avec le PS parle d' »objectifs communs ». A savoir, « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne et construire un nouveau projet au service de la bifurcation écologique et solidaire ».
Certaines règles « sont en décalage » avec ces objectifs, constatent les deux partis.
« A l’occasion de la crise sanitaire, certaines règles budgétaires et sur la concurrence ont été suspendues. Une brèche a été ouverte dans laquelle nous devons nous engouffrer pour obtenir des changements de grande ampleur », peut-on lire.
Les deux camps anticipent des « tensions » et autres « contradictions » dans la mise en oeuvre de ce programme.
Au delà du chapitre européen, les positions radicales de LFI sur des questions relatives à la sécurité, la politique économique et la laïcité sont jugées inacceptables par de nombreux cadres du PS partisans d’une ligne social-démocrate.
L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a indiqué mardi qu’il envisageait de quitter le PS ; l’ex-Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis et l’ancien ministre Stéphane Le Foll ont aussi fait part de leur inquiétude, de même que François Hollande, qui craint une « disparition » du PS.
« La défaite n’explique pas tout ni ne peut tout justifier », a écrit Bernard Cazeneuve sur sa page Facebook en référence au faible score de 1,7% obtenu par la candidate socialiste Anne Hidalgo au premier tour de l’élection présidentielle.
Bernard Cazeneuve parle de « divergences fondamentales », fustigeant notamment « la destruction du projet européen » engendré selon lui par un rapprochement avec LFI.
(Reportage Elizabeth Pineau, avec la contribution de Myriam Rivet et Tangi Salaün, édité par Jean-Michel Bélot)
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