Wall Street attendue en légère hausse, la Chine pèse en Europe
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en léger rebond mardi au lendemain d’une baisse liée à des craintes sur le rythme de réduction des taux directeurs de la Fed, tandis que les Bourses européennes sont dans le rouge à mi-séance, plombées par le luxe et les ressources de base en réaction aux annonces en provenance de la Chine.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,15% pour le Dow Jones, de 0,40% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,50% pour le Nasdaq après une baisse de plus de 1% des indices lundi.
Les marchés attendent la publication mercredi du compte rendu de la dernière réunion de la Fed et jeudi un indicateur d’inflation aux Etats-Unis. Adriana Kugler, membre du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale, a plaidé mardi en faveur de nouvelles réductions des coûts d’emprunt aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 perd 0,61% à 7.529,49 points vers 11h15 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,19% et à Londres, le FTSE, riche en matières premières, abandonne 1,14%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 fléchit de 0,53% et l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,45%. Le Stoxx 600 cède 0,49% après être tombé en séance à 514,10 points, soit un creux depuis le 23 septembre.
La Chine a imposé mardi des mesures antidumping provisoires sur les importations de certains spiritueux en provenance de l’Union européenne (UE), en représailles au projet de droits de douanes sur les véhicules électriques chinois adopté par les Vingt-Sept.
Par ailleurs, la Chine, tout en se disant mardi « pleinement confiante » dans la réalisation de son objectif de croissance économique, s’est abstenue d’annoncer des mesures budgétaires plus fortes, provoquant une déception chez les investisseurs qui avaient misé sur un plus grand plan de relance de la part des autorités.
« Les mesures annoncées constituent un important premier effort de la part de la Chine, mais le marché en veut simplement davantage et la Chine n’y est pas encore parvenue », a déclaré Fiona Cincotta, analyste marché chez City Index.
En Bourse, LVMH, le fabricant de cognac Hennessy, perd 3,26% dans un contexte de recul généralisé des valeurs du luxe, un trader basé à Milan évoquant la crainte que le secteur soit visé à son tour par des mesures chinoises sur les importations. Kering, Burberry et Hermès abandonnent de 1,01% 4,60%, tandis que l’indice européen du luxe cède &,41%.
Les deux principaux fabricants français de spiritueux, Rémy Cointreau, producteur du cognac Rémy Martin, et Pernod Ricard, reculent de 8,03% et 3,42% respectivement. L’indice européen des boissons et de l’alimentation décline de 0,74%.
Le compartiment des ressources de base (-3,76%), sensible à la Chine, cède également du terrain avec le recul des cours du cuivre et du minerai de fer. Anglo American, Antofagasta et Rio Tinto perdent de 4,50% à 4,99%.
Côté indicateurs en Europe, la production industrielle allemande a augmenté de 2,9% en août sur un mois, portée notamment par le secteur automobile.
VALEURS EN EUROPE
Dans l’actualité des entreprises, Imperial Brands avance de 3,77%, le fabricant de cigarettes Winston ayant annoncé anticiper une croissance de 20% à 30% des revenus issus des produits de nouvelle génération (NGP) pour l’exercice 2024.
Vistry chute de 22,46%, le constructeur britannique de logements ayant réduit ses perspectives de bénéfice pour l’exercice 2024, en raison d’une hausse des coûts de construction dans l’une de ses divisions.
VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Pepsico recule de 1% en avant-Bourse après avoir fait état mardi d’une baisse surprise de son chiffre d’affaires au troisième trimestre.
Honeywell International prend 2,9% en avant-Bourse, le groupe ayant annoncé mardi son intention de scinder et de coter séparément son activité de matériaux avancés.
TAUX
Les rendements obligataires souverains en Europe et aux Etats-Unis sont globalement stables après quatre séances de hausses liées à une vente massive de bons du Trésor américain sur fond de solides données macroéconomiques aux Etats-Unis.
Le taux du Bund allemand à dix ans s’affiche à 2,256% et celui des Treasuries américains de même échéance à 4,0197%.
CHANGES
Le dollar recule mardi, de 0,16%, face à un panier de devises de référence, après avoir grimpé à ces derniers jours à un sommet de plusieurs semaines, les traders ayant nettement revu à la baisse leurs perspectives sur l’assouplissement monétaire attendu de la part de la Fed après un rapport sur l’emploi aux Etats-Unis particulièrement vigoureux publié vendredi.
L’euro rebondit de 0,13%, à 1,0988 dollar, après un creux de sept semaines touché la semaine dernière, à 1,09515 dollar.
La livre sterling se traite à 1,3094 dollar contre un plus bas de trois semaines atteint lundi, à 1,30595 dollar.
PÉTROLE
Les cours pétroliers déclinent mardi, les craintes d’une éventuelle perturbation de l’approvisionnement en brut s’atténuant alors que le marché attend toujours une réponse israélienne aux attaques iraniennes de la semaine dernière.
Le Brent cède 1,98% à 79,33 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 2,09% à 75,51 dollars après une hausse de plus de 3% lundi.
Ashley Kelty, analyste chez Panmure Liberum, estime que les cours du brut devraient rester volatils, tandis que des prises de bénéfice dans le secteur pourraient exercer une pression sur le marché en l’absence d’un changement important de la situation au Moyen-Orient.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
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