Séance morose à Wall Street, le S&P-500 reste dans le rouge
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé jeudi, seul le Dow Jones s’inscrivant de peu en territoire positif à la faveur de la solidité des titres financiers et de données sur l’emploi, tandis que le S&P-500 a décliné pour la troisième séance consécutive – sa pire entame de l’année depuis 2015.
L’indice Dow Jones a gagné 0,03%, ou 10,15 points, à 37.440,34 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 16,63 points, soit 0,34%, à 4.688,68 points.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 81,91 points (0,56%) à 14.510,30 points.
Comme lors des deux premières séances de l’année, les investisseurs ont privilégié les prises de bénéfices après les envolées des principaux indices de Wall Street en fin d’année dernière, tirant à nouveau le S&P-500 et le Dow Jones vers le bas.
La perspective de voir la Réserve fédérale (Fed) opérer un virage dans sa politique monétaire avait porté Wall Street vers des pics dans les dernières semaines de 2023, les traders anticipant alors une baisse des taux au cours du premier semestre 2024.
Toutefois, le compte-rendu de la réunion de mi-décembre de la banque centrale américaine, publié mercredi, n’a apporté aucun éclairage sur le potentiel calendrier d’un assouplissement de sa politique monétaire. Le scénario envisagé par les traders est une baisse des taux de 25 points de base dès mars, avec la quasi-certitude qu’elle interviendra sinon au plus tard en mai.
Les investisseurs ont continué de se montrer prudents, préférant se détourner des valeurs à forte croissance qui profitent traditionnellement d’un environnement de taux bas, alors les rendements obligataires ont progressé – les bons du Trésor sur dix ans sont revenus au seuil de 4,0%.
Un rapport privé sur l’emploi aux Etats-Unis publié dans la journée montre que les entreprises privées ont embauché davantage qu’attendu en décembre, laissant penser que la solidité continue du marché du travail pourrait continuer de soutenir l’économie.
Par ailleurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont été supérieures aux attentes, selon des données distinctes.
Ces éléments « ne mettent pas en évidence la nécessité de baisser les taux demain », a commenté Joe Saluzzi, dirigeant chez Themis Trading dans le New Jersey. « Donc les gens réajustent leurs attentes sur le calendrier d’une première baisse des taux », a-t-il ajouté. La plupart des principaux secteurs du S&P-500 ont fini la séance dans le rouge, comme l’énergie, en repli de 1,6%.
Les finances ont enregistré les gains les plus importants, dans le sillage d’Allstate qui s’est établi à un pic après que Morgan Stanley a relevé à « surperformance » sa recommandation pour l’assureur.
D’autres compagnies d’assurance ont progressé, comme American International Group et Hartford Financial Services.
En amont du coup d’envoi de la saison des résultats, la semaine prochaine, les banques américaines ont connu une séance solide, comme JPMorgan Chase & Co, qui a progressé de 0,7%.
Plusieurs géants technologiques, comme Amazon, Alphabet et Apple, ont reculé.
(version française Jean Terzian)