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Renault renoue avec la croissance mais la concurrence ne faiblit pas sur l’électrique

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) – Renault a fait état mercredi d’une hausse de 9% de ses ventes mondiales en volume en 2023, renouant avec la croissance après quatre années de baisse consécutives, mais le constructeur automobile reste confronté à une concurrence sans relâche dans l’électrique avec de nouvelles baisses de tarifs de Tesla.

L’annonce des ventes mondiales du groupe au losange intervient alors même que le groupe californien a dévoilé des baisses de prix en Allemagne et en France sur son modèle Y – déjà la voiture électrique la plus vendue en 2023 dans l’Hexagone, le marché national de Renault.

A la Bourse de Paris, l’action Renault reculait de 2,7% à 33,53 euros vers 12h15, parmi les plus forts replis du CAC 40 (-1,28%). L’indice Stoxx du compartiment automobile abandonnait 1,69%.

La baisse de 7% à 43.000 euros du prix de départ du Model Y en France « semble motivée par le désir d’accroître la concurrence face aux nouveaux modèles arrivant sur le marché, comme le Renault Scenic ou le Peugeot 3008 », commente Oddo dans une note.

Les modèles électrifiés – hybrides et électriques – ont représenté près de 40% des ventes de la marque Renault en Europe en 2023, contre 38% en 2022.

Mais sur le seul marché de l’électrique, au coeur du projet Ampère dont l’introduction en Bourse est prévue d’ici l’été, le constructeur automobile français a vu ses ventes mondiales baisser de 1,6% à 163.852 véhicules, la performance de la Dacia Spring (+26,4%) ne suffisant pas à compenser un recul des ventes électriques de la marque au losange, dont les Zoé et Twingo sont en fin de carrière.

« En 2024 on va pouvoir compléter notre offre EV » avec le Scenic et la R5, a déclaré Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault, au cours d’une téléconférence de presse. « Donc on devrait améliorer ce pourcentage sur les mois à venir avec l’arrivée de ces nouveaux lancements. »

Toutes motorisations confondues, le constructeur va lancer en tout pas moins de dix nouveaux modèles cette année – sept Renault, deux Dacia et sa première Alpine électrique, la petite A290.

LA MEGANE DANS LE TOP 3

Précurseur avec Nissan de l’électrique sur la décennie précédente, Renault s’est vu supplanter par des nouveaux entrants spécialisés comme Tesla ou des marques chinoises.

Alors que le constructeur français a écoulé près de 18.000 Mégane électriques l’an dernier sur son marché national, le groupe californien y a immatriculé près de 25.000 Model 3 et plus de 37.000 Model Y, tandis que la marque MG du chinois SAIC a vendu 20.000 MG4 dans l’Hexagone.

Pour sa première année pleine de ventes, la Mégane s’est toutefois placée dans le top 3 de sa catégorie en Europe avec 47.504 ventes, a ajouté Renault.

Renault a commercialisé en tout l’an dernier 2,23 millions de véhicules – voitures et fourgons – à travers le monde, retrouvant la croissance après plusieurs années pénalisées par un repositionnement stratégique, la sortie du marché russe et les pénuries de semi-conducteurs.

Les ventes de la marque éponyme, qui représente plus de deux tiers des ventes du groupe, ont augmenté de 9,4% et celles de la marque « low cost » Dacia (un tiers des ventes totales) ont grimpé de 14,7%. La marque sportive haut de gamme du groupe, Alpine, a écoulé quant à elle 4.328 berlinettes (+22,1%).

Le constructeur automobile français avait encore accusé en 2022 un recul de 5,9% de ses volumes alors qu’il avait établi un record de ventes à 3,88 millions de véhicules en 2018.

Ebranlé financièrement à l’époque par le retournement de plusieurs de ses marchés, Renault avait alors tourné le dos à ses ambitions mondiales de ventes en réduisant sa gamme et en se recentrant, sous la houlette de Luca de Meo, sur ses géographies et ses modèles les plus rémunérateurs.

« (Notre) politique commerciale reste axée sur la valeur, ce qui n’est pas contradictoire avec le gain de part de marché », a poursuivi Fabrice Cambolive.

Le groupe, qui publiera ses résultats financiers annuels le 15 février prochain, vise une marge opérationnelle comprise entre 7% et 8%, contre moins de 6% en 2022.

« Le marché automobile européen est attendu stable cette année (comme l’Amérique latine), ce qui devrait accroître la pression concurrentielle, mais Renault devrait être capable de surperformer grâce aux nombreux lancements prévus cette année », ajoute dans une note Michael Foundoukidis, analyste chez Oddo BHF.

Le groupe prévoit en 2024 une stabilité du marché automobile en Europe et en Amérique latine et une baisse de 11% en Eurasie.

Sur les perturbations d’approvisionnements provoquées par les changements d’itinéraire du transport maritime à cause d’attaques en mer Rouge en marge de la guerre à Gaza, Renault dit disposer à ce stade d’une visibilité suffisante.

« On a une visibilité sur les huit prochaines semaines, après on ne sait pas ce qui peut se passer », a répondu Fabrice Cambolive. « A priori nous ne serons pas impactés dans les prochaines semaines par cette crise supply. »

Le directeur des ventes de Dacia, Xavier Martinet, a déclaré lui aussi au cours d’une téléconférence ne pas anticiper d’impact de la crise en mer Rouge sur la production de janvier.

(Reportage Gilles Guillaume, édité par Blandine Hénault)

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