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L’inflation en zone euro estimée à 9,2% en décembre

FRANCFORT (Reuters) -L’inflation dans la zone euro a encore décéléré en décembre avec le recul continu des prix de l’énergie, montre la première estimation publiée vendredi par Eurostat, mais les pressions inflationnistes sous-jacentes se sont accrues, ce qui devrait encourager la Banque centrale européenne à poursuivre la remontée de ses taux dans les mois à venir.

L’indice des prix à la consommation calculé aux normes européennes (IPCH) affiche une hausse de 9,2% sur un an, un chiffre inférieur à la médiane des estimations du consensus Reuters à 9,7%. Il avait augmenté de 10,1% en rythme annuel en novembre.

Les prix de l’énergie restent le principal moteur de la hausse des prix mais leur envolée a ralenti, à 25,7% par rapport à décembre 2021 après un bond de 34,9% en novembre.

La hausse des prix de l’alimentation, de l’alcool et du tabac s’est en revanche accélérée à 13,8% en un an, celle des biens industriels hors énergie à 6,4% et celle des services à 4,4%, précise Eurostat dans son communiqué.

Le taux d’inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés, le plus surveillé par la Banque centrale européenne (BCE), atteint 6,9% sur un an après 6,6% un moins plus tôt.

Une mesure plus étroite encore, qui exclut en plus l’alcool et le tabac, est en hausse de 5,2% après 5,0%.

UNE INFLATION ÉLEVÉE AMENÉE À DURER

La hausse générale des prix peut avoir refluée grâce à des mesures d’aides des gouvernements mais qui ne sont pas amenées à durer, ce qui pourrait entrainer une nouvelle poussée de l’inflation en ce début d’année.

L’inflation des prix restant à un niveau très élevé, il devient de plus en plus difficile de la maîtriser dans la mesure où les entreprises commencent à ajuster leur politique de prix et de salaires en fonction.

La BCE a relevé ses taux de 250 points de base en 2022 et s’est engagée à poursuivre cette remontée dans le cadre ce qui est déjà le cycle de resserrement monétaire le plus agressif de son histoire.

Mais même cette politique ferme ne ramènera pas l’inflation à l’objectif de 2% avant le second semestre 2025, selon les propres projections de la banque centrale, qui se sont avérées excessivement optimistes trimestre après trimestre au cours des deux dernières années.

Les marchés et les enquêtes commencent à prendre en compte la possibilité que l’inflation reste au-dessus de 2% à plus long terme, à cause entre autres de plusieurs facteurs externes.

Le ralentissement de l’économie, censé faire grimper le chômage et affaiblir les pressions sur les prix, s’avère moins marqué qu’attendu et le taux de chômage est au plus bas.

Le soutien budgétaire aux ménages s’avère également plus généreux que prévu et contre la politique restrictive de la BCE.

Tableau

(Balazs Koranyi, version française Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

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