L’Europe termine en repli, inquiète des implications d’une administration Trump
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PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en repli mercredi, les investisseurs en Europe se repositionnant après la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, qui pourrait peser sur la croissance du Vieux Continent.
À Paris, le CAC 40 a abandonné 0,51% à 7.369,61 points, tandis que le Dax allemand s’est replié de 1,14% et le Footsie britanniquea décliné de 0,07%.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé la séance sur une baisse de 1,53%, tandis que le FTSEurofirst 300 inscrivait une perte de 0,54% et que le Stoxx 600 reculait de 0,59%.
Les opérateurs cherchent à comprendre quelle partie du programme de Donald Trump sera mis en place, et l’impact que celui-ci pourrait avoir sur l’économie européenne.
Le candidat avait promis des droits de douane de 10% sur l’ensemble des importations américaines hors Chine, compliquant les perspectives pour les valeurs européennes exportatrices : 22% en moyenne du chiffre d’affaires des groupes européens sont exposés aux Etats-Unis.
L’incertitude sur le commerce mondial pourrait ajouter aux pressions sur l’Europe, en particulier si les partenaires commerciaux des Etats-Unis mettent également en place des barrières douanières.
La victoire de Donald Trump rend par ailleurs plus pressante une hausse des budgets consacrés à la défense, dans un contexte d’espace budgétaire contraint qui pourrait éroder la confiance des investisseurs dans la signature européenne.
Les répercussions d’une plus grande incertitude géopolitique en Europe pourraient aussi peser sur le sentiment.
Goldman Sachs calcule que l’impact sur l’économie européenne d’une victoire de Donald Trump représente 0,5 point de pourcentage de PIB, la banque tablant désormais sur une croissance de 0,8% en 2025, contre un consensus à 1,2%.
Barclays ajoute qu’une guerre commerciale ajouterait 0,1 point de pourcentage à l’inflation européenne, mais un point de pourcentage pour les Etats-Unis, contraignant la Réserve fédérale (Fed) à maintenir ses taux plus élevés et soutenant le dollar, au détriment des autres devises.
La prochaine décision de la Fed est attendue jeudi et la banque centrale pourrait à cette occasion exprimer sa prudence sur sa trajectoire de baisse des taux, l’économie américaine demeurant toujours robuste en dépit d’une politique monétaire restrictive.
TAUX
Les rendements américains s’envolent, la perspective d’un creusement du déficit et d’une inflation plus élevée faisant pression sur les souverains.
A l’inverse, les rendements européens déclinent, les investisseurs s’inquiétant de l’impact des tarifs douaniers américains sur la croissance européenne.
A l’heure de la clôture en Europe, le rendement du Treasury à dix ans prend 16,1 pb à 4,4492%, tandis que le rendement du titre à deux ans progresse de 7,7 pb à 4,2804%.
Le rendement du dix ans allemand a perdu 4,2 pb à 2,389%, celui du taux à deux ans a cédé 11,8 pb à 2,184%.
A WALL STREET
Wall Street bondit à mi-séance, le S&P 500 et le Dow Jones touchant un record en séance, la victoire de Donald Trump étant jugée positive pour les actions américaines.
A l’heure de la clôture en Europe, les échanges à la Bourse de New York indiquaient une progression de 3,03% pour le Dow Jones, contre 2,1% pour le Standard & Poor’s 500, et 2% pour le Nasdaq Composite.
VALEURS
Crédit Agricole a fait état mercredi d’une baisse de son bénéfice net au titre du troisième trimestre, sous la pression de certaines activités de banque de détail et des assurances que les analystes espéraient pourtant voir bien se comporter. Le titre a reculé de 4,2%.
Le secteur de la défense a profité de l’élection de Donald Trump, qui pourrait mener à une hausse des dépenses militaires. Thalès a pris 3,1%, BAE Group 4,7%.
Les constructeurs automobiles européens exposés à la Chine reculent dans la crainte d’une possible guerre commerciale déclenchée par Donald Trump. L’indice du secteur européen de l’automobile sur le Stoxx 600 a cédé 2,5%, Porsche AG a chuté de 4,9%, Volkswagen de 5,2%, Mercedes de 6,6% et BMW de 6,3%.
Solvay a reculé de 6,5%, le groupe ayant prévenu s’attendre à une « stabilité » de la demande pour ses produits.
Siemens Healthineers a annoncé mercredi un chiffre d’affaires et un bénéfice avant intérêts et impôts ajusté pour l’ensemble de l’année conformes aux attentes et a progressé de 5,8%.
Securitas, spécialiste des services de sécurité, a fait état mercredi d’une hausse de son bénéfice net au troisième trimestre, et a bondi de 10,5%.
CHANGES
Le dollar se renforce après l’élection de Donald Trump, le programme économique devant soutenir la croissance, l’inflation et les taux directeurs, tandis que les tarifs douaniers contribueraient également à renforcer le billet vert.
Le dollar gagne 1,61% face à un panier de devises de référence, l’euro s’érode de 1,82% à 1,0731 dollar, et la livre sterling perd 1,21% à 1,2883 dollar.
PÉTROLE
Le pétrole hésite, les producteurs de pétrole du Golfe du Mexique commençant à limiter leur production à l’approche de la tempête tropicale Rafael.
Le Brent recule de 0,11% à 75,45 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se renchérit de 0,18% à 72,12 dollars.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Sophie Louet)
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