L’Europe profite de la hausse de Wall St et du départ de Truss
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi, la progression de Wall Street après des résultats bien accueillis ayant redonné de l’élan aux actions après une première partie de séance mitigée, d’autant que la démission de la Première ministre britannique, Liz Truss, soulage les investisseurs d’un facteur de risque dans une période qui n’en manque pas.
L’espoir d’un assouplissement de la politique « zéro COVID » en Chine, qui dope les cours du pétrole, bénéficie également aux actions.
À Paris, le CAC 40, qui était passé dans le rouge en matinée, affiche en clôture un gain de 0,76% (46,18 points) à 6.086,90 points; à Londres, le FTSE 100 a avancé de 0,27% et à Francfort, le Dax a pris 0,2%.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé sur une progression de 0,62%, le FTSEurofirst 300 de 0,17% et le Stoxx 600 de 0,26%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi en territoire positif, le Dow Jones s’adjugeant 0,83%, le Standard & Poor’s 500 0,59% et le Nasdaq Composite 1,11%.
Les indices américains étaient tirés notamment par le chimiste Dow (+3,81%), le géant de l’informatique IBM (+4,31%) et celui des télécommunications AT&T (+9,04%), dont les résultats et les prévisions ont rassuré et éclipsent la déception de Tesla (-3,68%) qui a remis en cause son objectif de livraisons 2022.
En Europe, l’accélération de la hausse des actions américaines a amplifié l’embellie déclenchée par la démission de Liz Truss, annoncée à 12h30 GMT. Celle qui n’aura occupé le 10 Downing Street qu’un mois et demi, a jeté l’éponge face au risque d’une motion de défiance et promis que sa succession serait rapide.
« Le favori est Rishi Sunak, battu par Liz Truss cet été », note Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet Asset Management.
« L’arrivée de Rishi Sunak serait une excellente nouvelle pour les Gilts et le sterling », ajoute-t-il, notant que Rishi Sunak « est connu pour favoriser une politique budgétaire prudente et des réformes productives ».
VALEURS
La première grosse journée de résultats du trimestre en Europe a surtout été marquée par la double déception des géants des équipements de réseaux Nokia et Ericsson, qui ont cédé respectivement 7,62% et 14,75% faute d’avoir répondu aux attentes du marché.
À Paris, Pernod Ricard a cédé 1,17% malgré des performances solides, certains analystes jugeant décevante sa croissance organique aux Etats-Unis au troisième trimestre.
En hausse, Hermès a gagné 1,57% après avoir affiché sa confiance dans sa capacité à continuer de relever ses prix.
LES INDICATEURS DU JOUR
En France, l’indice Insee du climat des affaires est stable pour octobre, à 102, et celui du secteur de l’industrie dépasse le consensus, à 103 contre 101 attendu.
Aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage ont baissé la semaine dernière à 214.000, l’indice « Philly Fed » s’est redressé moins qu’attendu à -8,7 et les reventes de logements ont baissé pour le huitième mois consécutif.
CHANGES
Le départ de Liz Truss fait de la livre sterling la grande gagnante du jour sur le marché des devises: elle s’apprécie de 0,7% face au dollar et de 0,08% face à l’euro.
La monnaie unique européenne prend parallèlement 0,6% face au billet vert à 0,9830.
Le yen regagne par ailleurs 0,07% contre le dollar à 149,78 après être tombé sous le seuil symbolique de 150 pour un dollar pour la première fois depuis 1990, ce qui a relancé les spéculations sur une possible intervention des autorités japonaises.
TAUX
Les indicateurs américains du jour, à commencer par la baisse des inscriptions au chômage, ont conforté le scénario d’une poursuite de la hausse rapide des taux de la Fed, favorisant la remontée des rendements des bons du Trésor: celui des titres à dix ans a atteint 4,18%, son plus haut niveau depuis juin 2008, et le deux ans, à 4,614%, est monté au plus haut depuis août 2007.
Dans leur sillage, le dix ans allemand a touché son plus haut niveau depuis août 2011 à 2,458% avant de revenir à 2,396% en fin de séance.
Sur le marché britannique, les rendements des « gilts » sont eux aussi orientés à la hausse mais l’incertitude sur la succession de Liz Truss et sur l’ampleur de la prochaine hausse de taux de la Banque d’Angleterre limite les écarts.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est en nette hausse, soutenu par les informations selon lesquelles les autorités chinoises envisagent de réduire la durée de la période d’isolement imposé aux personnes arrivant de l’étranger.
Le Brent prend 0,73% à 93,08 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,22% à 86,59 dollars.
(Rédigé par Marc Angrand)