L’Europe finit sous pression, Trump et les indicateurs inquiètent
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par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé sous pression mercredi et Wall Street était également dans le rouge à mi-séance dans un contexte d’incertitude après la publication de deux indicateurs mitigés sur l’emploi américain et la crainte d’une guerre commerciale mondiale au regard des projets de Donald Trump.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,49% à 7.452,42 points. Le Footsie britannique a grappillé 0,07% grâce au rebond des ressources de bases. Le Dax allemand a cédé 0,05%.
L’indice EuroStoxx 50 a décliné de 0,31%, le FTSEurofirst 300 de 0,06% et le Stoxx 600 de 0,19%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,28%, le Standard & Poor’s 500 de 0,11% et le Nasdaq de 0,10% alors que la majorité des grands secteurs sont dans le rouge, sous la pression de la montée des rendements obligataires.
Les marchés européens, qui avaient ouvert sur une tendance légèrement positive, ont effacé tous les gains après une information de CNN selon laquelle le président élu américain, Donald Trump, envisage de déclarer l’état d’urgence économique national pour justifier légalement la mise en place de son programme de surtaxes douanières.
Le milliardaire, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a promis d’imposer des droits de douane supplémentaires de 10% sur les importations aux États-Unis et de 60% sur les produits chinois. Il compte également imposer des taxes de 25% sur les importations canadiennes et mexicaines dès le premier jour de son mandat.
Avec de telles mesures, les investisseurs redoutent une guerre commerciale mondiale. L’indice de la volatilité sur l’EuroStoxx 50 a touché mercredi un plus haut de l’année, à 18,11 points, prenant plus de 5%.
A cela s’ajoutent des indicateurs contrastés sur le marché de l’emploi aux Etats-Unis, avec des inscriptions hebdomadaires au chômage en baisse surprise, mais un rapport du cabinet ADP qui montre que le secteur privé a créé moins d’emplois qu’attendu en décembre.
Les investisseurs tentent de déterminer ce que ces indicateurs impliquent avant la publication vendredi du rapport mensuel officiel sur l’emploi alors que sera publié dans la soirée le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine, susceptible de fournir des éléments sur la trajectoire des taux d’intérêt.
VALEURS EN EUROPE
Trigano a reculé de 2,33% après avoir averti sur l’impact de l’incertitude politique en France sur son chiffre d’affaires.
Pluxee a bondi de 15,8% après avoir fait état mercredi d’un chiffre d’affaires opérationnel supérieur au consensus.
Le secteur de la défense en Europe (+1,11%) a profité des propos de Donald Trump sur la nécessité d’une hausse des dépenses militaires pour les pays membres de l’Otan : Rheinmetall a pris 5,15%, Dassault Aviation 4,94% et Leonardo 4,08%.
Côté baisse, la montée des rendements obligataires a pesé sur le secteur de l’immobilier (-1,75%) et celui des nouvelles technologies (-1,45%).
LES INDICATEURS DU JOUR
Les ventes au détail en Allemagne ont baissé contre toute attente en novembre, de 0,6% en glissement annuel, selon des données de l’Office fédéral de la statistique.
Le sentiment économique s’est dégradé en décembre dans la zone euro, avec un chiffre à 93,7, pénalisé par l’affaissement du moral dans le secteur industriel, montrent les données de la Commission européenne.
CHANGES
Le dollar américain s’affermit mercredi pour une deuxième séance consécutive, les rendements obligataires américains restant orientés à la hausse en raison des craintes liées aux droits de douane.
Le dollar grimpe de 0,45% face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro s’affiche à 1,0308 dollar (-0,31%) et la livre sterling à 1,2357 dollar (-0,92%).
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans < US10YT=RR> a touché mercredi son plus haut niveau depuis avril 2024 et prenait environ quatre points de base, à 4,6892%, à la clôture des Bourses en Europe.
Celui du Bund allemand de même échéance a suivi la même tendance, terminant sur un gain de 3,9 points de base, à 2,524%, tandis que l’OAT française à dix ans a avancé de 5,2 points, à 3,359%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole reculent sur fond d’affermissement du dollar, ce qui prend le pas sur les craintes d’un resserrement de l’offre de la Russie et d’autres membres de l’Opep et d’une baisse des stocks de brut américains.
Le Brent perd 1,09% à 76,19 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) décline de 1,13% à 73,41 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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