L’Europe finit dans le rouge, l’automobile et l’escalade au Proche-Orient pèsent
par Diana Mandia
(Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, plombées par les difficultés du secteur automobile et les tensions géopolitiques, alors que les investisseurs sont restés prudents avant la publication des chiffres de l’inflation en zone euro.
À Paris, le CAC 40 a perdu 2% à 7.635,75 points. À Francfort, le Dax a reculé de 0,68% et à Londres, le FTSE 100 a abandonné 1,01%.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,23%, le FTSEurofirst 300 de 0,97% et le Stoxx 600 de 0,95%
Le CAC 40 grappille en revanche 0,06% sur le mois et avance de 2,09% sur le trimestre.
Les Bourses européennes clôturent le mois et le trimestre plombées par le secteur automobile, qui a perdu 4% lundi après les avertissements sur résultats de Stellantis, Volkswagen et Aston Martin , dans une nouvelle série de mises en garde contre la concurrence chinoise, la détérioration de la demande, l’augmentation des coûts et les risques posés par les conflits commerciaux entre Pékin et Bruxelles.
Mercedes-Benz et BMW avaient déjà réduit leurs prévisions en raison de l’affaiblissement de la demande en Chine, le plus grand marché automobile du monde, signe que le secteur traverse des temps difficiles.
La poursuite des attaques israéliennes contre le Liban et les craintes d’une offensive terrestre de Tsahal dans le sud du pays ont également pesé sur le sentiment.
Les investisseurs se sont par ailleurs montrés particulièrement prudents au début d’une semaine riche en indicateurs clés, dont l’inflation de septembre dans la zone euro prévue mardi, qui, selon les analystes, devrait tomber en dessous de l’objectif de 2% de la BCE pour la première fois depuis mi-2021.
Cela renforcerait les attentes d’une troisième baisse des coûts d’emprunt depuis celles de juin et septembre, une perspective que Christine Lagarde, présidente de la BCE, a contribué à encourager en déclarant lundi aux membres de la commission des Affaires économiques du Parlement européen que Francfort était de plus en plus convaincu que l’inflation reviendrait à son objectif et que cela devrait se refléter dans sa décision d’octobre.
Des données publiées lundi ont par ailleurs montré que l’inflation en Allemagne avait ralenti à 1,8% sur un an en septembre, plus que prévu, atteignant son taux le plus faible depuis février 2021. L’inflation décélère également en France, Italie et Espagne.
Les traders considèrent qu’il y a environ 83% de chances que la BCE réduise ses taux en octobre après la publication des données allemandes et les commentaires de Christine Lagarde, contre environ 75% vendredi dernier.
Aux États-Unis, les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, seront également évalués plus tard dans la journée. Les traders estiment à 37% la probabilité d’une baisse de 50 points de base des taux en novembre.
VALEURS
Stellantis (-14%), Volkswagen (-4,2%) et Aston Martin (-24%) ont fini dans le rouge lundi après leurs avertissements sur résultats.
A Paris, Renault a reculé de 5,5%, enregistrant la pire performance du CAC 40, tandis qu’à Francfort, Mercedes et BMW ont abandonné environ 2,4%.
A WALL STREET
La Bourse de New York est dans le rouge lundi après le rallye de la semaine précédente, faisant preuve de prudence avant les nombreux rapports sur l’emploi attendus cette semaine et les commentaires du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui devait s’exprimer lundi.
A l’heure de la clôture en Europe, le Dow Jones perd 0,31% et le Standard & Poor’s 500 0,03%, tandis que le Nasdaq Composite prend 0,04%.
Le secteur automobile américain souffre également de la révision à la baisse des perspectives de Stellantis et de Volkswagen, Ford et General Motors abandonnant de 2% à 3,9%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,5% entre avril et juin au Royaume-Uni, légèrement en-deçà de l’estimation préliminaire d’une croissance de 0,6%, mais les finances des ménages et les investissements des entreprises ont montré des signes positifs, selon les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS).
CHANGES
Le dollar, qui s’était replié en réaction aux données sur l’inflation américaine montrant vendredi dernier que les prix continuaient à ralentir, s’est légèrement redressé et prend 0,32% face à un panier de devises de référence, en attendant les propos de Jerome Powell et les indicateurs prévus cette semaine.
L’euro perd à son tour 0,24% à 1,1136 dollar.
TAUX
Les rendements des obligations de la zone euro ont baissé lundi, le ralentissement de l’inflation allemande et les commentaires de la présidente de la BCE ayant rassuré les opérateurs sur la possibilité d’une nouvelle réduction des taux en octobre.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu 0,8 point de base à 2,1310%. Le deux ans a pour sa part abandonné 1,4 point de base à 2,0710%.
Aux Etats-Unis, les rendements obligataires progressent avant le discours de Jerome Powell: celui des Treasuries à dix ans gagne 3,4 points de base à 3,7828%, tandis que son homologue à deux ans prend 5 points de base à 3,6144%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole hésitent lundi et sont en passe de connaître leur troisième baisse mensuelle consécutive, les bonnes perspectives d’offre et les doutes sur la demande l’emportant sur les risques liés à l’escalade militaire au Proche-Orient.
Le Brent perd 0.04% à 71,95 dollars le baril, tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1.36% à 69,11 dollars.
A SUIVRE LE 1ER OCTOBRE:
Le Premier ministre français Michel Barnier doit prononcer son discours de politique générale à partir de 13h00 GMT.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá)
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