L’Europe clôture en baisse, l’économie américaine préoccupe
PARIS (Reuters) – Les marchés européens ont terminé en net repli vendredi, les marchés s’inquiétant des perspectives économiques américaines alors que l’emploi s’affaiblit aux États-Unis.
À Paris, le CAC 40 a perdu 1,61% à 7.251,8 points, tandis que le Dax allemand reculait de 2,44% et le Footsie britannique de 1,31%.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé la séance sur une baisse de 2,76%, contre 2,86% pour le FTSEurofirst 300 et 2,82% pour le Stoxx 600. Sur la semaine, le CAC 40 a reculé de 3,54% et le Stoxx 600 de 3,01%.
Le rapport sur l’emploi américain pour le mois de juillet a confirmé vendredi les craintes des économistes, de nombreux indicateurs ayant suggéré, ces derniers jours, un affaiblissement du marché du travail.
Ce ralentissement des embauches remet la Réserve fédérale au premier plan des préoccupations des marchés: la banque centrale devrait désormais se focaliser davantage sur la stabilité de l’emploi aux États-Unis plutôt que sur la dynamique des prix, qui revient lentement sous contrôle.
Les opérateurs attendent désormais plus de 110 points de base de baisse de taux, et estiment qu’une baisse de 50 points de base est possible en septembre ou en novembre.
« À la lecture de tous les rapports sur l’emploi qui ont été publiés cette semaine, nous assistons à une dégradation plus rapide que prévu de l’emploi aux États-Unis. Ceci va de plus en plus alimenter la rhétorique du ‘hard landing’ (retournement économique) plutôt que du ‘soft landing' », estime John Plassard, directeur chez Mirabeau.
Malgré la réaction épidermique des marchés, il faudra attendre le symposium de Jackson Hole, fin août, pour obtenir davantage d’éléments sur le positionnement de la banque centrale.
La dégringolade des valeurs technologiques, déclenchée par l’aversion soudaine au risque des investisseurs et alimentée par les chiffres décevants d’Amazon et d’Intel, a ajouté aux pressions sur les indices européens.
Le recul important s’explique dans une moindre mesure par les incertitudes géopolitiques, les investisseurs se positionnant pour une possible action armée de l’Iran ou du Hezbollah ce week-end, lorsque les marchés seront clos.
TAUX
Les rendements ont chuté en Europe et aux États-Unis, les investisseurs recherchant des actifs refuges tandis que la trajectoire des taux américains soutient les souverains.
A la clôture des marchés de taux en Europe, le rendement du Treasury à dix ans reculait de 16,1 pb à 3,8204%, et touche un plus bas depuis décembre sur la séance, contre 27,5 pb pour le taux à deux ans, à 3,89%, plus sensible aux taux de la Fed. Le rendement est au plus bas depuis mai 2023.
Le rendement du dix ans allemand a abandonné 7 pb à 2,167%, tandis que celui du taux à deux ans a reculé de 9 pb à 2,347%.
A WALL STREET
Wall Street recule à mi-séance, sous la pression conjuguée de la chute des valeurs technologiques et du mauvais rapport sur l’emploi.
A l’heure de la clôture en Europe, les échanges à la Bourse de New York indiquaient une baisse de 2,25% pour le Dow Jones, contre 2,3% pour le Standard & Poor’s 500, et 3,1% pour le Nasdaq Composite.
VALEURS
Le secteur bancaire poursuit sa chute amorcée jeudi, et a reculé de 4,35%. Des résultats médiocres cette semaine et la baisse des rendements obligataires ont fait pression sur les bancaires. Société Générale a abandonné 6,16%, Crédit Agricole 5,62% et BNP Paribas 2,93%.
La technologie a reculé de 5,97% après les mauvais résultats d’Intel et d’Amazon, et dans un contexte plus général d’aversion pour le risque. ASML a abandonné 11,41%, ASM International 13,81%, BE Semiconductor a perdu 9,68%, Infineon 5,4% et Aixtron 3,59%. A Paris, STMicroelectronics et Soitec ont décliné de 5,83% et 3,53%.
Engie a relevé vendredi ses perspectives annuelles, soutenu par un bon premier semestre dans un contexte de retour à la normale des conditions du marché de l’énergie, et a gagné 2,38%.
AXA a progressé de 1,19%, le groupe ayant affiché des résultats supérieurs aux attentes, tandis que BNP Paribas a déclaré jeudi être entré en négociations exclusives en vue d’acquérir 100% d’AXA Investment Managers.
IAG a monté de 4,09% après avoir surpassé les attentes au deuxième trimestre sur son bénéfice et son dividende, la compagnie aérienne britannique ayant également annoncé avoir retiré son offre d’acquisition sur l’espagnole Air Europa.
CHANGES
Le dollar s’effondre face à l’euro, les investisseurs pariant sur une réduction de l’écart de taux entre États-Unis et zone euro les prochains mois.
Le dollar perd 1,2% face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro bondit de 1,2% à 1,0921 dollar. La livre sterling se hisse de 0,52% à 1,2805 dollar.
PÉTROLE
Les tensions géopolitiques ne suffisent pas à soutenir le pétrole, les marchés s’inquiétant de la faiblesse de l’économie américaine.
Le Brent se replie de 3,45% à 76,78 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) décroît de 3,84% à 73,38 dollars.
A SUIVRE LUNDI :
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Sophie Louet)
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