La BCE canalisera des liquidités du nord au sud pour prévenir la fragmentation
À l'heure de l'intelligence artificielle et des fake news, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien, un média sérieux reconnu par l'Etat. Faites un don ICI.par Francesco Canepa et Balazs Koranyi
SINTRA, Portugal (Reuters) – La Banque centrale européenne (BCE) achètera des obligations émises par l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce en utilisant le produit des échéances de dettes allemandes, françaises et néerlandaises qu’elle détient en portefeuille, pour limiter le creusement des écarts de rendements entre Etats, a-t-on appris de plusieurs sources.
La BCE doit s’engager à partir de vendredi dans cet exercice de rééquilibrage des « spreads » afin de prévenir une fragmentation financière de la zone euro au moment où elle s’apprête à relever ses taux d’intérêt directeurs. Et elle prévoit de présenter le 21 juillet les modalités d’un nouveau dispositif élaboré dans ce but.
La banque centrale a donc divisé les 19 pays de la zone euro en trois groupes, les « donateurs », les « destinataires » et les « neutres », en fonction de leur taille et de la rapidité de l’augmentation de leur spread ces dernières semaines, ont expliqué plusieurs personnes avec lesquelles Reuters s’est entretenu lors du Forum annuel de la BCE à Sintra (Portugal) ces derniers jours.
Les spreads ont été mesurés par rapport aux rendements allemands, qui servent de référence de fait pour l’ensemble du bloc monétaire.
Les pays « destinataires » sont appelés à bénéficier du réinvestissement du principal des obligations de pays « donateurs » achetées ces dernières années dans le cadre du Programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP), lancé en mars 2020; les titres de pays « neutres » joueront un rôle de coussin de sécurité, ont expliqué les sources.
La composition des trois groupes de pays, qui sera revue chaque mois, reflète la division entre pays du « coeur » de la zone euro et pays dits « périphériques » qui était apparue au début des années 2010, pendant la crise de la dette dans la zone euro.
DES CONDITIONS ENCORE À FIXER POUR LE NOUVEL INSTRUMENT
Les destinataires incluent ainsi les pays considérés par les investisseurs comme plus risqués en raison du poids de leur dette publique ou de la faiblesse de leur économie, soit l’Italie, la Grèce, l’Espagne et le Portugal, ont précisé les sources. Initialement plus longue, la liste a été raccourcie par le Conseil des gouverneurs, ont-elles ajouté.
Le groupe des donateurs, lui, intègre une demi-douzaine de pays du « coeur » de la zone euro, dont l’Allemagne, la France et les Pays-Bas, selon ces sources.
Un porte-parole de la BCE s’est refusé à tout commentaire sur le sujet.
Si les montants des échéances de juillet et août sont importantes, la BCE sait d’avance que le seul réinvestissement de ces liquidités ne sera pas suffisant pour apaiser les tensions sur les marchés. C’est pourquoi elle a accéléré les travaux en cours sur l’élaboration d’un nouvel instrument qui doit lui permettre de réaliser de nouveaux achats si nécessaire pour soutenir un pays donné, sous certaines conditions.
Ces conditions pourraient être fixées par la Commission européenne à partir de ses propres règles budgétaires ou de ses recommandations économiques, ou par la BCE elle-même via une évaluation de la capacité du pays à assumer sa dette, comme ce fut le cas pour la Grèce il y a quelques années, ont dit des sources à Reuters.
La première option mettrait la BCE à l’abri des reproches mais la rendrait dépendante d’une institution plus politique; la deuxième, au contraire, conforterait le pouvoir des banquiers centraux mais les exposeraient à des accusations d’ingérence dans la politique économique et budgétaire des Etats membres.
La banque centrale pourrait parallèlement retirer des liquidités du système bancaire de la zone euro pour compenser l’effet de ses achats d’obligations sur le marchés, sans doute en recourant à des opérations de prises en pension, lors desquelles les banques peuvent bénéficier de taux d’intérêt bonifiés lorsqu’elles déposent des liquidités auprès de la banque centrale.
(Reportage Francesco Canepa et Balazs Koranyi, version française Marc Angrand, édité par Kate Entringer)
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