France: Les commerces rouvrent pour tenter de limiter la casse en 2020
par Yonathan Van der Voort
PARIS (Reuters) – De nombreux commerces dits non essentiels ont pu rouvrir leurs portes samedi en France après de longue semaines de reconfinement, une bonne nouvelle au seuil d’un mois de décembre stratégique pour tenter de sauver une année 2020 plombée par le coronavirus.
« 2020 sera une année pour tous catastrophique, mais on peut limiter la casse, ce mois de décembre est stratégique », a dit Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris, samedi sur France Info.
« C’est un soulagement, nos commerces ont beaucoup souffert, le meilleur moyen de les soutenir (…), c’est d’aller acheter des choses chez eux, pour les courses de Noël, pour les courses du quotidien », a-t-il ajouté.
De petites queues se sont formées un peu partout dans l’Hexagone à la réouverture des magasins de jouets, des boutiques d’habillement ou des salons de coiffure.
« Aujourd’hui, nous avons des gens qui attendaient depuis des semaines, et d’autres qui viennent maintenant se faire beau pour Noël, vu qu’on ne sait jamais ce qui se passera ensuite », a dit à Reuters Rémy Thor, coiffeur et barbier dans le centre de Paris.
Tous les commerces doivent respecter un protocole sanitaire renforcé, notamment une jauge d’accueil de 8 mètres carrés par client, et l’introduction d’un système de comptage pour les commerces de plus de 400 m².
L’ensemble des magasins doivent aussi obligatoirement mettre du gel hydroalcoolique à disposition.
Au Printemps – qui regroupe de nombreuses boutiques de luxe sur 180.000 mètres carré – le directeur Pierre Pelarrey souligne que le grand magasin surveille la fréquentation avec une attention extrême.
« Nous calculons le trafic en temps réel pour garantir que nous respectons le nombre limite à l’intérieur », a-t-il expliqué.
En cette journée particulière, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire sont partis à la rencontre des commerçants et des artisans de Reims (Marne) samedi matin.
Faisant un geste à l’attention des commerces qui n’ont pas encore pu réouvrir, notamment les restaurateurs, Bruno Le Maire a annoncé un doublement du plafond d’aide mensuel à 200.000 euros dans le cadre du fonds de solidarité.
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, se rend quant à lui au centre commercial de Parly 2, à l’Ouest de Paris, samedi après-midi pour faire le point sur la situation des commerçants à moins d’un mois de Noël.
A Paris, Anne Hidalgo doit s’entretenir ce weed-end avec les associations de professionnels pour étendre pour les commerces la possibilité d’ouvrir le dimanche. La maire de la capitale est également favorable à une extension des horaires en semaine pour soutenir l’activité et lisser la fréquentation, et donc réduire les risques de contamination, a poursuivi Emmanuel Grégoire.
« L’amélioration de la situation sanitaire permet de desserrer les mesures, mais il faut faire attention, sinon (…) les indicateurs remonteront et il faudra reprendre des mesures plus fortes », a-t-il également prévenu.
A l’hôpital Pasteur de Nice, où dans l’unité de soin intensif deux fois plus de lits qu’en période normale sont toujours occupés à cause du coronavirus, la cheffe du pôle anesthésie-réanimation Carole Ichai espère que personne ne regrettera cette ouverture.
« Les gérants de magasins font un effort, maintenant il faut que tout le monde prenne sérieusement ses responsabilités », dit-elle.
(Avec Geert de Clercq et Gilles Guillaume)
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