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En Inde, la Cour suprême condamne les propos antichrétiens d’un juge

La Cour suprême indienne a critiqué la cour supérieure de l’État fédéré de l’Uttar Pradesh pour avoir tenu des propos désobligeants sur la conversion des hindous au christianisme. Ce jugement est un signal que la liberté de religion doit être protégée en Inde, où le nationalisme hindou radical est en pleine expansion.

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Lors d’une audience, un juge de la cour supérieure de l’État fédéré de l’Uttar Pradesh a laissé entendre que la population indienne majoritaire pourrait devenir minoritaire sans le contrôle des organisations chrétiennes. Cette déclaration vient d’être condamnée par la Cour suprême de l’Inde, qui a demandé au tribunal de l’Uttar Pradesh de s’abstenir de faire de telles déclarations à l’avenir.

Sans ce jugement, ces déclarations auraient pu servir de précédent pour des jugements futurs et être utilisées contre les chrétiens, ce qui aurait soutenu la propagande nationaliste hindoue.

Présenter les chrétiens comme une menace

En juillet 2024, le juge Rohit Ranjan Agarwal a refusé la libération sous caution à un chrétien nommé Kailash. Il a fait valoir que l’actuelle population majoritaire du pays pourrait un jour devenir minoritaire si les rassemblements religieux avec d’éventuelles conversions n’étaient pas réprimés. « Il voulait ainsi délibérément attiser la peur des chrétiens parmi la population hindoue », explique le partenaire local de CSI.

Kailash a été inculpé sur la base de la loi « anticonversion » de l’Uttar Pradesh. La police l’a arrêté à cause d’une réunion de prière qu’il avait organisée. À la suite de cela, il a été accusé de conversion forcée. Une femme a affirmé que son frère avait disparu après avoir participé à la réunion. Bien que Kailash ait d’abord été libéré faute de preuves, il a ensuite été arrêté à nouveau parce que les tensions locales religieuses augmentaient.

Après le rejet de sa demande de libération sous caution, le partenaire local de CSI s’est adressé à la Cour suprême de l’Inde pour contester la décision et les déclarations du juge de l’Uttar Pradesh. Les juges D. Y. Chandrachud et Manoj Misra ont annulé le jugement et ont accordé une libération sous caution à Kailash. Ils ont également déclaré que les remarques du juge Agarwal lors d’une audience de libération sous caution étaient inappropriées et ne devaient plus être citées à l’avenir dans les procédures judiciaires.

La liberté de religion est protégée

Le jugement envoie un signal clair aux tribunaux de toute l’Inde pour qu’ils défendent la liberté de religion. Le partenaire de CSI souligne : « Par ce précédent, la Cour suprême protège les minorités religieuses contre des représentations judiciaires qui pourraient provoquer la peur et des divisions sociales dans le pays. »

L’United Christian Forum à Delhi rapporte que la violence contre les chrétiens en Inde a fortement augmenté depuis 2014. Le nombre d’agressions signalées est passé de 127 en 2014 à 720 en 2023.

Des lois « anticonversion » controversées

Treize des vingt-huit États fédérés indiens ont adopté des lois « anticonversion » qui interdisent les conversions religieuses dites « forcées ». Ces lois prévoient des peines sévères pour les évangélistes chrétiens et conduisent souvent à de fausses accusations et à des arrestations. Même de simples activités comme distribuer des bibles, prier ensemble ou offrir des rafraîchissements lors d’événements chrétiens peuvent conduire à de longues peines de prison.

L’Uttar Pradesh, l’État fédéré le plus peuplé de l’Inde, a promulgué en 2021 une loi « anticonversion » qui a été encore renforcée le 30 juillet 2024. Le même jour, deux chrétiens du même État, accusés à tort de vouloir convertir des hindous au christianisme, ont toutefois été acquittés. Cet acquittement est considéré comme une victoire juridique importante pour la minorité chrétienne.

« Par la grâce de Dieu et avec la persévérance de clients comme Kailash, nous continuons à remporter des victoires significatives dans la lutte contre l’injustice », commente le partenaire de CSI à propos de cette affaire.

Anugrah Kumar

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