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Procès de Shamiram Isavi Khabizeh, épouse du pasteur Victor Bet Tamraz

Les chrétiens d’Iran sont sous pression. Shamiram Isavi Khabizeh, l’épouse de Victor Bet Tamraz, qui a été condamnée le 6 janvier dernier à cinq ans de prison pour « atteinte au gouvernement » et « atteinte à la sécurité nationale », a eu droit à trois heures d’accusations infondées sans avoir le droit de répliquer. Il lui est reproché d’avoir organisé des groupes chrétiens, participé à un séminaire à l’étranger et formé des responsables ecclésiastiques comme espions.

Condamnation du pasteur Victor

Le pasteur Victor avec sa précieuse bible en langue farsi. 

Le 4 juillet 2017, son mari Victor Bet Tamraz a été condamné à dix ans de prison pour des motifs similaires.  « La police secrète m’a demandé à plusieurs reprises de quitter l’Iran. Mais à chaque fois, j’ai répondu que je resterai. » Une telle détermination de la part de ce pasteur évangélique est très courageuse.

Son Église pentecôtiste assyrienne a vu défiler une dizaine de pasteurs. Le pasteur Victor Bet Tamraz explique que tous les anciens pasteurs sont partis à l’étranger et qu’il est le dernier pasteur ordonné de l’Église pentecôtiste assyrienne à être resté en Iran.

Victor Bet Tamraz a appris à vivre en étant constamment intimidé. Il a déjà eu la visite de 25 agents des services secrets qui ont passé sept heures à fouiller son domicile. Lorsqu’ils sont repartis, vers minuit, son appartement était sens dessous dessus : Ils ont pris plus de mille livres et commentaires chrétiens, des bibles en farsi, des souvenirs de famille, des documents officiels, des extraits de comptes, de l’argent et même l’antenne satellite de sa télévision.

Le pasteur Victor Bet Tamraz et sa fille Dabrina Schwan

Les interrogatoires font partie de sa vie quotidienne depuis plus de dix ans. En règle générale, le pasteur est relâché le jour même de son arrestation, mais le 26 décembre 2014, les habitudes changent : lors d’un culte de Noël dans sa maison, des agents de la police secrète en tenue civile rentrent chez lui. Tous les participants sont fouillés ; des bibles, des téléphones portables et des pièces d’identité sont confisqués. La plupart des participants sont alors relâchés, mais un jeune homme et le pasteur Victor sont appréhendés. Ce dernier doit croupir soixante-sept jours dans une cellule d’isolement avant de pouvoir rentrer à la maison – grâce au versement d’une forte caution. Il se souvient : « Dans ma cellule d’isolement, la lumière était allumée nuit et jour ; quand je voulais aller aux toilettes, je devais sonner et attendre quinze minutes. Lorsque j’avais besoin d’un médecin, il fallait dix jours. Mais au moins, j’ai pu obtenir mes médicaments à temps. Le pire était l’isolement total et la mise à l’écart, sans contact avec un avocat. »

Le pasteur Victor a été accusé d’évangélisation, d’activités illégales d’Églises de maison, d’impression et distribution de bibles. De plus, les autorités lui ont reproché de s’être fait passer pour un médecin sous prétexte qu’il priait pour des personnes malades. En juillet 2017, la sentence a été prononcée en première instance : dix ans de prison et deux années d’interdiction de voyager. Le pasteur Victor a fait recours.

Toute la famille est malmenée

Les services secrets s’en prennent également à la famille du pasteur : son épouse Shamiram Issavi Khabizeh a été interrogée et doit répondre de « participation à des séminaires étrangers » et d’« activités contre la sécurité nationale ». Leur fille s’est enfuie en Suisse à la fin 2010 et elle y a obtenu le statut de réfugiée.

Victor Bet Tamraz, son épouse Shamiram Isavi Khabizeh, son fils Ramiel Bet Tamraz et sa fille Dabrina Schwan

Ramiel Bet Tamraz, leur fils, a été appréhendé avec quatre autres chrétiens le 26 août 2016, au cours d’un pique-nique (cf. bulletin CSI de novembre 2016). Malgré de nombreuses recherches, personne ne savait ce qu’ils étaient devenus, jusqu’au 7 septembre, quand Ramiel a pu appeler sa famille pour lui annoncer qu’il était à l’isolement dans la prison d’Evin et qu’il devait encore être interrogé. Il a été libéré un mois plus tard sous caution. Durant un mois entier, il ne savait pas ce qu’on lui reprochait. Ce n’est que plus tard qu’il a été accusé d’activités contre la sécurité nationale en ayant conduit des Églises de maison, en soutenant son père et en diffusant ses prédications.

La persécution et ses effets financiers

« Les autorités iraniennes nous considèrent comme une menace politique, explique le pasteur Victor. Ils pensent que nous avons de bonnes relations avec des étrangers qui sont opposés au Gouvernement iranien. » Si les autorités voyaient que certains internautes ont publié sur Facebook qu’ils espéraient convertir 20 millions d’Iraniens au christianisme, cela nuirait aux chrétiens au pays.

Pour de nombreux chrétiens opprimés, les problèmes qu’ils ont avec le Gouvernement entraînent de graves difficultés financières. Le fils du pasteur, Ramiel Bet Tamraz, a perdu son emploi à cause de sa foi. Il en est de même pour deux épouses d’autres co-inculpés. Notre protestation doit montrer aux autorités iraniennes que l’étranger observe comment l’on traite le pasteur Victor, sa famille et les autres accusés de son ancienne Église. Prions pour qu’il soit fortifié et qu’il tienne ferme au milieu de toutes ses tribulations.

Condamnation de Shamiram Isavi Khabizeh

Le 6 janvier dernier,  Shamiram Isavi Khabizeh a été condamnée à cinq ans de prison, entre autres pour avoir dirigé des groupes bibliques.

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Le pasteur Victor Bet Tamraz et sa femme Shamiram Isavi

Le juge a proposé aux défenseurs qu’ils tentent de demander une réduction de peine aux services secrets, car ce sont eux qui avaient exigé que la sentence soit la plus sévère possible. La femme du pasteur fait recours auprès de la dernière instance juridique.

Leur famille nous demande de continuer nos actions de protestation, mais surtout de prier pour eux ainsi que pour Amin Afshar Naderi et Hadi Asgari qui sont mis sous pression pour témoigner contre le pasteur Victor. Le tribunal décidera du sort de ces deux chrétiens ainsi que du pasteur Victor et de son épouse en février 2018.

Faire confiance à Dieu en toutes choses

Le couple se sait dans la main de Dieu et tient ferme à l’espoir que Dieu leur fera justice. De même, ils savent que Dieu s’occupe de leurs frères et sœurs dans la foi. « Mes parents ont cessé de se faire du souci pour eux-mêmes. Ils font confiance en Dieu pour tout ce qui leur arrive, que ce soit en bien ou en mal », déclare Dabrina Schwan, la fille du couple qui habite aujourd’hui en Suisse. Elle ajoute : « Je suis triste de savoir que mes parents n’ont pas le droit de se rassembler ouvertement avec d’autres chrétiens et de célébrer les fêtes chrétiennes comme Pentecôte. »

Hadi Asgari libéré sous caution

En relation avec l’action judiciaire contre ce couple, Amin Afshar Naderi (quinze ans) et Hadi Asgari (dix ans) ont également été condamnés à de hautes peines de prison ; heureusement, nous avons récemment reçu une nouvelle réjouissante : après dix-neuf mois de détention provisoire, Hadi Asgari a également été enfin libéré sous caution le 11 avril 2018.

Le 18 juin 2018, une nouvelle audience devant le tribunal a eu lieu : Ramiel Bet Tamraz, le fils du pasteur Victor, est aussi accusé. D’autres audiences sont attendues pour la suite de cette affaire.

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