Les chrétiens soulagés par le résultat des élections en Inde
Les chrétiens et les défenseurs des droits de l’homme sont soulagés de savoir que le parti nationaliste BJP (Bharatiya Janata Party) n’a pas obtenu assez de sièges pour former un gouvernement indépendant.
Lors des élections en Inde, le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) du Premier ministre Narendra Modi a obtenu 240 sièges. Il n’a donc pas réussi à obtenir la majorité absolue de 272 sièges à la Chambre basse indienne, qui en compte 543 au total. « Pour gouverner le pays, le BJP devra désormais compter sur ses alliés, ce qui signifie la fin de son approche autoritaire et répressive de la direction », estime le responsable local de CSI.
Une persécution croissante
« La persécution des chrétiens en Inde a augmenté de manière spectaculaire au cours des cinq dernières années », rapporte le United Christian Forum (UCF), qui observe les attaques contre les chrétiens en Inde. En 2021, 486 incidents ont été signalés, deux ans plus tard, ils étaient déjà plus de 600. En outre, en 2023, plus de 350 chrétiens ont été arrêtés, accusés à tort d’avoir converti des hindous au christianisme.
L’objectif électoral nettement manqué
Durant sa campagne électorale, le BJP a affirmé qu’il obtiendrait au moins 400 sièges. Le parti a également laissé entendre qu’il continuerait à sévir contre les minorités religieuses et les défenseurs des droits de l’homme. Ces déclarations viennent d’être tempérées. « Le Dieu que les chrétiens indiens prient a entendu leurs supplications sous la forme d’un mandat réduit pour le BJP », déclare A.C. Michael, un membre de l’UCF, à CSI.
Y aura-t-il des assouplissements ?
Outre les membres des minorités religieuses, de nombreux défenseurs des droits de l’homme sont actuellement emprisonnés. En juillet 2021, Peter Stan Swamy, un jésuite de 84 ans et militant des droits de l’homme, est mort après avoir été arrêté sans procès neuf mois plus tôt dans le cadre des lois antiterroristes. Le gouvernement du BJP a interdit à plusieurs organisations chrétiennes de recevoir des fonds étrangers qui avaient été utilisés pour des projets d’utilité publique.
« Maintenant que le BJP a perdu sa majorité au Parlement, il pourrait être plus difficile pour le gouvernement de combattre les minorités religieuses et les défenseurs des droits de l’homme », estime le responsable CSI pour l’Inde. Cela pourrait par exemple signifier que les personnes injustement emprisonnées seraient plus facilement libérées et que les organisations à but non lucratif seraient à nouveau autorisées à accepter des fonds étrangers.
Néanmoins, les attaques contre les minorités pourraient se poursuivre, étant donné que la loi et l’ordre sont principalement régis au niveau de l’État et que le BJP reste au pouvoir dans plusieurs États fédérés. Malgré l’immense pression et la menace permanente d’attentats ou d’arrestations, les chrétiens et les défenseurs des droits de l’homme en Inde veulent continuer à s’engager avec persévérance pour l’amélioration des conditions de vie des personnes défavorisées et des minorités.
Anugrah Kumar
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