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USA 2020: Trump et Biden à l’offensive lors d’un premier débat chaotique

par Jarrett Renshaw et Steve Holland

CLEVELAND, Ohio (Reuters) – Le président républicain Donald Trump et son rival démocrate Joe Biden se sont vivement opposés mardi sur la gestion de l’épidémie de coronavirus et l’intégrité de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre, lors d’un premier débat marqué par les attaques personnelles et les interruptions.

Alors que le modérateur – Chris Wallace, journaliste de Fox News – n’a pas réussi à contrôler le débat, les deux candidats se sont coupé la parole et ont échangé des diatribes au cours d’une bataille politique tendue, durant laquelle il fût difficile pour l’un comme pour l’autre d’avancer ses arguments.

« Voulez-vous la fermer ? », a réagi Joe Biden lors des premières minutes, exaspéré par l’attitude de Donald Trump selon lui « indigne de la fonction présidentielle », après plusieurs interruptions de Trump alors qu’était abordée la question du remplacement de la défunte Ruth Barber Ginsburg à la Cour suprême.

L’ancien vice-président a par la suite décrit le président sortant comme un « clown », un « raciste » et le « chiot » du président russe Vladimir Poutine. « Vous êtes le pire président que l’Amérique a jamais eu », a dit Biden en s’adressant à Trump, lequel a réagi en déclarant qu’il n’y avait « rien d’intelligent » chez son rival démocrate.

Par la suite, Chris Wallace est intervenu pour rappeler à l’ordre Donald Trump en lui demandant d’arrêter d’interrompre Joe Biden. « Il serait bénéfique pour le pays que nous vous permettions à tous deux de vous exprimer avec moins d’interruptions. Je vous enjoins à faire cela, monsieur ».

Trump a répondu: « Et bien, lui aussi ». « Honnêtement, vous le faites davantage », a alors dit Wallace. « Mais il le fait beaucoup », s’est plaint le président sortant.

Les sondages nationaux créditent Joe Biden, âgé de 77 ans, d’une avance stable sur Donald Trump, 74 ans, mais les deux candidats sont donnés au coude-à-coude dans les Etats décisifs – les « swing states ». Il était difficile, dans l’immédiat, de déterminer si le premier des trois débats prévus en amont du scrutin allait faire bouger les lignes.

« IL A PANIQUÉ »

Joe Biden a mis en doute le leadership de Donald Trump face à l’épidémie de coronavirus, qui a tué plus de 200.000 personnes aux Etats-Unis, déclarant que l’actuel locataire de la Maison blanche avait paniqué et échoué à protéger les Américains parce qu’il était davantage préoccupé par l’économie.

« Il a paniqué ou regardé le marché boursier », a dit Biden à propos de Trump, lequel a poussé pour une réouverture de l’activité économique dans les Etats du pays et minimisé la dangerosité de l’épidémie.

« Beaucoup de personnes sont mortes et beaucoup d’autres mourront s’il ne se montre pas beaucoup plus intelligent, très rapidement », a poursuivi l’ancien vice-président.

Donald Trump s’est offusqué que son rival utilise le terme « intelligent ». « N’utilisez jamais ce mot avec moi », a-t-il réagi en décrivant Biden comme l’un des pires élèves de sa promotion.

Le président sortant, défendant sa gestion de la crise sanitaire (« nous avons fait un travail génial »), a estimé que le candidat démocrate n’aurait « jamais pu faire » aussi bien que son administration. « Vous n’avez pas ça dans le sang », a dit Trump à Biden.

A cinq semaines du scrutin, l’enjeu de la soirée était énorme pour les deux candidats alors que plus d’un million d’Américains ont déjà voté par anticipation et que le temps presse pour tenter de conquérir des électeurs ou convaincre les quelques indécis.

Les deux hommes ne se sont pas serré la main à leur arrivée sur scène, conformément au protocole sanitaire en place du fait du coronavirus.

« TOUT SERA FINI »

Donald Trump, qui a refusé de s’engager à une passation pacifique du pouvoir en cas de défaite, a répété ses accusations sans fondement selon lesquelles le vote par courrier allait entraîner une fraude électorale. Il a de nouveau dit s’attendre à ce que la Cour suprême soit contrainte de décider de l’issue du scrutin.

« Si je vois des dizaines de milliers de bulletins être manipulés, je ne peux pas accepter cela », a dit le président républicain, accusant les démocrates de « tricher ».

Joe Biden a appelé les Américains à s’organiser pour voter et a assuré aux électeurs que Donald Trump partirait si ce dernier était battu. Il a indiqué qu’il ne proclamerait pas victoire tant que les résultats du scrutin ne seraient pas validés.

« Si j’ai les voix, tout sera fini. Il s’en ira », a dit le candidat démocrate, ajoutant que les plaintes de Trump sur le vote par correspondance résultaient de la crainte du président sortant que les bulletins soient dépouillés.

Quelques heures avant le débat, Joe Biden a rendu public son avis d’imposition pour l’année dernière et son équipe de campagne a appelé Donald Trump à faire de même, alors que l’actuel locataire de la Maison blanche a été critiqué pour ne pas avoir communiqué ses déclarations de revenus.

« J’ai payé des millions de dollars d’impôts, des millions de dollars d’impôts sur le revenu », a déclaré Donald Trump lorsqu’il a été interrogé sur les révélations du New York Times.

(version française Jean Terzian)

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