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Retraites: Emmanuel Macron confiant en des « clarifications », Edouard Philippe préempte la conférence

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Edouard Philippe a estimé mardi qu’une mesure d’âge émanerait « forcément » de la prochaine conférence de financement des systèmes actuel et futur de retraites, au risque d’être taxé d’ingérence par les partenaires sociaux.

Au 41e jour de mobilisation contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, les transports publics, SNCF et RATP, restaient perturbés malgré l’essoufflement du mouvement. Le taux de grévistes était de 6% à la SNCF, dont 24,8% de conducteurs.

L’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-CGC, qui réclame le retrait de la réforme, a appelé à des journées d’actions ce mardi, mercredi et jeudi.

« Malgré la tentative du gouvernement de diviser le monde du travail avec l’enfumage de l’âge pivot destiné à attirer la CFDT et l’Unsa, cela n’a rien changé sur le terrain et l’opinion publique soutient toujours le mouvement », a déclaré à Reuters Rémy Hours, secrétaire CGT des cheminots de Marseille où 5.550 personnes, selon la police, ont manifesté.

Emmanuel Macron a assuré que l' »inquiétude légitime » des Français face à cette réforme serait levée « par les clarifications techniques, par les discussions et les négociations » à venir.

L’exécutif a appelé à la reprise du travail après un compromis scellé avec les syndicats réformistes CFDT et Unsa sur la mesure de « l’âge pivot » à 64 ans, retirée provisoirement de l’avant-projet de loi dans l’attente de propositions alternatives des partenaires sociaux d’ici au 30 avril.

La conférence, dont le calendrier reste à déterminer, devrait s’ouvrir à la suite de la présentation du texte en conseil des ministres, le 24 janvier, et d’une étude d’impact sur le coût du futur système « universel » par points.

Le Premier ministre Edouard Philippe, qui a suspendu « l’âge pivot » à 64 ans de l’avant-projet de loi réformant le système des retraites, a dit penser mardi qu' »une mesure d’âge » émanerait malgré tout de la prochaine conférence de financement des régimes actuel et futur. /Photo prise le 7 janvier 2020/REUTERS/Charles Platiau

Le gouvernement se fixe pour objectif un retour à l’équilibre financier en 2027 – le déficit du régime est évalué en l’état à 10 milliards d’euros en 2025 et 12 milliards d’euros en 2027.

« FORCÉMENT PRÉSENTE »

Les partenaires sociaux ont pour l’heure esquissé des pistes : modulation des âges de départ à la retraite en fonction de la pénibilité, emploi des seniors, « réaffectation » des cotisations pour la CFDT, recours partiel à la trentaine de milliards d’euros du Fonds de réserve des retraites, hausse des cotisations des plus hauts revenus, pérennisation de la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) pour l’Unsa, « mesures d’âge » pour le Medef.

Dans la lettre qu’il a adressée samedi aux partenaires sociaux, le Premier ministre a limité leurs marges de manoeuvre en disposant que les futures mesures financières « ne devront entraîner ni baisse des pensions (…) ni hausse du coût du travail ». Dans l’hypothèse d’un échec des négociations, le gouvernement reprendrait la main.

« Une mesure d’âge sera à mon sens forcément présente, mais je ne veux pas faire le travail des organisations syndicales et patronales avant qu’elles le fassent », a déclaré Edouard Philippe lors de la séance des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale.

« Car je ne vois pas comment sinon on pourrait arriver à l’équilibre financier en 2027 », avait-il jugé auparavant.

Edouard Philippe a assuré ne pas « préjuger des instruments qui seront mobilisés », alors que le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, a dénoncé sur Public Sénat un « piège » tendu aux syndicats réformistes et son homologue de la CGT, Philippe Martinez, « un coup de poker », sur LCI.

« Maintenant on doit rentrer dans une phase d’explication et de construction d’un compromis parce qu’il faut que chacune et chacun comprenne ce que cette réforme veut dire pour lui », a estimé Emmanuel Macron en marge d’un déplacement à Pau (Pyrénées-Atlantiques).

« L’inquiétude est légitime, parce qu’on n’aime jamais le changement. (…) Ces inquiétudes doivent être progressivement levées par les clarifications techniques, par les discussions et les négociations, et sur le fameux sujet du financement par la concertation qui commence depuis quelques jours et qui va se faire à travers la conférence de financement. »

« On ne lèvera pas le mécontentement de gens qui protègent des catégories particulières qui ne sont plus soutenables dans la durée », a-t-il ajouté à propos des cheminots et des agents de la RATP.

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