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La Corée du Nord procède à un essai « sans précédent », réunion du Conseil de sécurité de l’Onu

par Jack Kim et Kaori Kaneko

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SEOUL/TOKYO (Reuters) – Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait vraisemblablement se réunir lundi à la demande de plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la France, après ce que la Corée du Nord a présenté jeudi comme le tir d’un missile balistique intercontinental, ont déclaré deux diplomates.

Pyongyang a dit avoir testé l' »arme stratégique la plus puissante au monde », présentant cet essai comme un avertissement aux ennemis menaçant la sécurité de la Corée du Nord, a rapporté l’agence de presse officielle KCNA.

Ce tir de missile intervient dans un contexte de tensions et de protestation à l’égard de la présence de soldats nord-coréens à Russie, qui seraient au nombre d’environ 11.000, selon les Etats-Unis, dont 3.000 déployés près de la frontière avec l’Ukraine.

La Corée du Sud, qui a « fermement condamné » le lancement nord-coréen dans un communiqué conjoint avec les Etats-Unis et le Japon, a prévenu que la Corée du Nord pourrait avoir bénéficié de l’aide de la Russie en matière de technologie de missile, alors que Pyongyang et Moscou ont scellé un partenariat de défense.

A Moscou, interrogé à propos d’une quelconque aide apportée à la Corée du Nord pour développer son programme balistique et d’autres technologies militaires, le Kremlin a refusé de commenter.

La Russie n’a ni confirmé ni infirmé la présence de troupes nord-coréennes sur son territoire, déclarant qu’il lui appartenait de décider du cadre de mise en oeuvre du partenariat signé en juin par le président Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

« Nous restons engagés au traité que nous avons signé, nous restons engagés à notre intérêt dans le développement des relations avec nos voisins dans tous les domaines, et cela ne doit ni inquiéter ni préoccuper quiconque », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe.

Alors que l’essai nord-coréen constitue une nouvelle violation de résolutions de l’Onu imposant des restrictions sur les programmes balistique et nucléaire de la Corée du Nord, le Conseil de sécurité va se réunir à la demande de plusieurs pays – Etats-Unis, France, Japon, Malte, Corée du Sud, Slovénie et Grande-Bretagne -, ont déclaré deux diplomates.

Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a fermement condamné l’essai nord-coréen, une « violation évidente » de résolutions du Conseil de sécurité, a dit son porte-parole.

Kim Jong-un a déclaré que le tir de missile était « une action militaire appropriée qui répond entièrement à l’objectif d’informer nos rivaux, qui ont intentionnellement aggravé la situation régionale et représenté récemment une menace pour la sécurité de notre République, de notre volonté de riposte », selon des propos rapportés par la KCNA.

Séoul avait prévenu mercredi, sur la base de renseignements militaires, que Pyongyang pourrait lancer un missile balistique ou procéder à un essai nucléaire à l’approche de l’élection présidentielle américaine, le 5 novembre, avec la volonté de mettre en exergue ses progrès militaires.

D’après l’état-major de l’armée sud-coréenne, le missile balistique lancé jeudi par la Corée du Nord a volé pendant 87 minutes, un record pour un essai nord-coréen. L’agence KCNA a écrit que le test avait permis d’établir des niveaux historiques.

A Tokyo, le gouvernement a déclaré que le missile a volé à une altitude de 7.000 kilomètres et parcouru une distance de 1.000 kilomètres.

Quelques heures à peine avant le tir de Pyongyang, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s’était entretenu à Washington avec son homologue sud-coréen Kim Yong-hyun pour condamner le déploiement de soldats nord-coréens en Russie.

L’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia, s’est interrogé publiquement mercredi sur les raisons pour lesquelles des alliés tels que la Corée du Nord ne pouvaient pas aider la Russie pour la guerre en Ukraine alors même que les Occidentaux revendiquent le droit d’aider Kyiv.

Séoul a prévenu que la présence en Russie de soldats nord-coréens menaçait directement la sécurité de la Corée du Sud parce que le Nord gagnerait une expérience de combat précieuse et serait par ailleurs vraisemblablement aidé, en échange, par Moscou en matière de technologies militaires.

(Jack Kim et Joyce Lee à Séoul, Kaori Kaneko, Mariko Katsumura et Chang-Ran Kim à Tokyo, Michelle Nichols aux Nations unies, Phil Stewart et Rami Ayyub à Washington, Dmitry Antonov à Moscou; version française Jean Terzian)

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