Cyclisme-Le Covid-19 décime le peloton du Tour de France
par Vincent Daheron
SAINT-LARY-SOULAN, Hautes-Pyrénées (Reuters) – En plus des huit ascensions répertoriées et des 8.800 mètres de dénivelé positif au menu du week-end pyrénéen, le peloton du Tour de France doit aussi affronter la résurgence du Covid-19 qui a déjà contraint plusieurs coureurs à l’abandon.
Parmi ceux-ci, l’Espagnol Juan Ayuso, neuvième au classement général avant son retrait vendredi lors de la 13e étape et coéquipier majeur de Tadej Pogacar au sein de l’équipe UAE Team Emirates, ou le Britannique Thomas Pidcock (Ineos Grenadiers), non-partant samedi au départ de Pau (Pyrénées-Atlantiques).
Avant eux, les Espagnols de Cofidis Jesus Herrada et Ion Izagirre ainsi que le Danois Michael Morkov (Astana Qazaqstan) avaient quitté les routes françaises à cause du Covid-19, tandis que d’autres (Fabio Jakobsen, Guillaume Boivin) ont également abandonné sur maladie, sans préciser le virus en question.
« Je sais que certains roulent avec le Covid », disait jeudi le Britannique Mark Cavendish (Astana Qazaqstan).
C’est le cas de son compatriote Geraint Thomas. « Je ne me sens pas très bien, le test a été positif, avec quelques symptômes légers. Le médecin me suit de près », a déclaré le vainqueur du Tour 2018 au micro d’ITV Cycling.
Depuis le milieu de semaine, certaines équipes ont ressorti les masques rangés au placard ces derniers mois à l’image du Danois Jonas Vingegaard (Visma-Lease a bike) ou du Belge Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step), « parce que, vous, vous n’en portez pas », a dit aux journalistes le dauphin de Tadej Pogacar au classement général.
« Je pense que nous devrions retourner aux situations des dernières années », a-t-il ajouté, en référence aux éditions de l’ère Covid où l’organisateur avait mis en place une bulle hermétique. « On veut rester aussi prudent que possible. Le Covid n’entre pas dans le peloton de lui-même, mais de l’extérieur. »
Remco Evenepoel ne veut surtout pas revivre le crève-coeur de son abandon à cause du Covid-19 sur le Giro 2023, au soir de la neuvième étape, alors qu’il portait le maillot rose de leader du général.
Contactés par Reuters, les organisateurs ne prévoient pas de précautions particulières pour le moment.
« On suit les recommandations de notre médecin, d’être très attentifs, d’éviter de faire des bises, des poignées de main et de se laver systématiquement les mains », explique Vincent Lavenu, le manager sportif de Decathlon AG2R La Mondiale. « On a pris des mesures qui ne sont pas encore extrêmes, mais c’est vrai que ça commence un peu à interroger le peloton, car on voit qu’il y a des coureurs de valeur qui ne partent pas. »
« Nous avons commencé bien avant le Tour avec de la prévention, nous avons demandé au staff de ne pas avoir de contacts dans les dix jours avant de venir », dit de son côté Mauro Gianetti, le manager général de l’équipe UAE Team Emirates. « Chaque coureur a sa chambre, nous avons un soigneur pour chaque coureur. Et si un coureur est touché, son soigneur rentre également à la maison. »
Le virus avait déjà fait quelques victimes au Critérium du Dauphiné, début juin, et avant le Tour de France. Le vainqueur 2020 et 2021 Tadej Pogacar avait admis avoir contracté le Covid-19 en préparation alors que Sepp Kuss, le lieutenant principal en montagne du double vainqueur sortant Jonas Vingegaard, n’avait même pas pu prendre le départ à Florence (Italie), insuffisamment remis.
(Reportage de Vincent Daheron, édité par Tangi Salaün)
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