Macron dit vouloir éviter une « escalade » en mer Rouge
PARIS (Reuters) – Emmanuel Macron a justifié mardi soir le choix de la France de ne pas prendre part aux frappes conjointes menées la semaine dernière par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne contre des cibles liées aux Houthis au Yémen en réponse aux attaques en mer Rouge, disant vouloir éviter une « escalade ».
« Nous avons une posture qui cherche à éviter toute escalade. Mais nous sommes présents pour préserver la liberté de navigation », a-t-il déclaré lors d’une grande conférence de presse organisée à l’Elysée devant environ 200 journalistes, soulignant que la France prenait des mesures pour protéger ses équipements et ceux de ses alliés.
Le mouvement chiite armé des Houthis, aligné sur l’Iran, multiplie les attaques contre des navires de transport maritime en mer Rouge afin d’afficher son soutien aux Palestiniens en marge de la guerre à Gaza, prévenant que tout bateau israélien ou se rendant dans des ports israéliens pourrait être pris pour cible.
En réponse, les Etats-Unis ont formé en décembre une opération internationale pour sécuriser le transport maritime dans la région et ont mené des frappes contre des cibles liées aux Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen. Deux responsables américains ont déclaré jeudi à Reuters qu’une attaque a été menée pour détruire des missiles antinavires du mouvement yéménite.
La guerre dans la bande de Gaza a été l’un des sujets évoqués par Emmanuel Macron lors du volet de politique étrangère de sa grande conférence de presse.
Il a de nouveau souligné que « la priorité » était le cessez-le-feu et appelé à des « opérations ciblées » d’Israël dans la bande de Gaza, pilonnée depuis plus de trois mois par des bombardements en réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre.
Le chef de l’Etat a annoncé que la cérémonie d’hommage aux 41 ressortissants français tués dans l’attaque du Hamas aurait lieu aux Invalides à Paris le 7 février, soit quatre mois après ce qu’il a décrit comme l' »acte terroriste le plus meurtrier » pour les Français depuis l’attentat de Nice en 2016.
Trois otages français sont toujours aux mains du Hamas, a-t-il rappelé, alors que l’Elysée a fait part séparément d’un accord conclu avec le groupe palestinien, en collaboration avec le Qatar, pour acheminer de l’aide médicale à une quarantaine d’otages atteints de maladies chroniques ou lourdes.
DÉPLACEMENT ET AIDE SUPPLÉMENTAIRE À L’UKRAINE
Evoquant la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a déclaré qu’il se rendrait le mois prochain à Kyiv afin de finaliser un accord sécuritaire bilatéral destiné à aider les autorités ukrainiennes à renforcer ses capacités de défense face à la Russie, dont l’offensive lancée en février 2022 est dénoncée comme une « invasion » par les alliés occidentaux de l’Ukraine.
Une quarantaine de missiles à longue-portée Scalp et des centaines de bombes vont être livrés à l’Ukraine dans les prochaines semaines, a-t-il indiqué, alors que Kyiv exhorte ses alliés à ne pas faiblir dans leur soutien et que les querelles politiques à Washington font planer une ombre sur des aides américaines supplémentaires.
L’actualité politique à Washington a été l’un des sujets abordés lors de cette conférence de presse ayant duré plus de deux heures, au lendemain du coup d’envoi des primaires du Parti républicain, dans l’Iowa, avec un succès sans précédent de Donald Trump.
Interrogé sur un possible retour de Donald Trump à la Maison blanche à l’issue de l’élection présidentielle américaine de novembre prochain, avec de possibles conséquences néfastes pour les relations entre les Etats-Unis et l’Europe, Emmanuel Macron a dit « prendre les dirigeants que les peuples me donnent ».
« J’engage au service de la France et de ses intérêts le dialogue avec quiconque », a-t-il poursuivi, rappelant que son premier quinquennat avait coïncidé avec le mandat de Donald Trump à la Maison blanche (janvier 2017-janvier 2021). « Nous avons eu des résultats », a ajouté le président français.
(Rédigé par Jean Terzian)
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