L’UE a un « plan B » si la Hongrie oppose son veto à une aide de €50 mds à l’Ukraine
BRUXELLES (Reuters) – L’Union européenne (UE) pourra contourner un éventuel veto hongrois et accorder à l’Ukraine une aide de 50 milliards d’euros, ont déclaré des responsables européens, alors que Kyiv peine dans sa contre-offensive face à l’armée russe plus d’un an et demi après le début de l’invasion du pays décidée par Moscou.
Débat sur la fin de vie. Réagissez à l'interview du député Olivier Falorni au +33 0769138397 ou par email à l'adresse [email protected]
La Commission européenne a proposé d’accroître son aide financière afin de permettre à l’Ukraine de payer les salaires et de faire face à d’autres dépenses liées au conflit. Les 27 États membres doivent se prononcer sur cette proposition lors d’un sommet européen à Bruxelles les 14 et 15 décembre.
Certains craignent toutefois que cette aide ne soit bloquée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban. De tels versements provenant du budget commun doivent être approuvés à l’unanimité par tous les États membres.
Interrogé à ce sujet, le porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltan Kovacs, a déclaré que toute aide financière à l’Ukraine devrait être distincte du budget de l’UE.
L’UE a besoin d’une nouvelle stratégie pour l’Ukraine et toutes les décisions financières doivent en découler, a-t-il ajouté.
Dans le cas où Budapest opposerait son veto, deux responsables de l’UE ont indiqué que le bloc disposait d’un moyen de le contourner en demandant à chacun des autres gouvernements de mettre en place son propre programme d’aide. Au total, les pactes bilatéraux atteindraient le même montant.
« La Hongrie risque d’aller trop loin. Nous préférerions les avoir à bord, mais il y a un moment où les gens en ont assez que Budapest prenne tout le monde en otage. La solution de contournement est fastidieuse, mais nous l’avons en cas de besoin », a déclaré un des responsables.
« La question de l’argent pour l’Ukraine sera résolue d’une manière ou d’une autre, Kyiv recevra le soutien de l’UE », a déclaré l’autre responsable européen sous le couvert de l’anonymat.
« Si la Hongrie devient un obstacle à l’unanimité nécessaire pour le faire via le budget de l’UE, les États membres trouveront un autre moyen, comme un accord intergouvernemental ou des garanties nationales », a-t-il ajouté.
L’an dernier, Budapest a opposé son veto à une proposition similaire visant à accorder une aide financière de 18 milliards d’euros à l’Ukraine en 2023.
La Hongrie avait finalement accepté l’aide au bout de plusieurs mois après avoir obtenu ce qu’elle a qualifié de concessions de la part de l’UE, qui avait de son côté déjà indiqué être prête à contourner le veto hongrois.
Interrogé sur le fait de savoir si l’UE pourrait à nouveau utiliser des voies de contournement, le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, a dit cette semaine espérer de ne pas y avoir recours.
« L’année dernière, nous avons effectivement discuté du ‘plan B’ (…) Mais nous avons pu éviter ce scénario. J’espère que nous pourrons également éviter ce scénario cette année ».
(Reportage Gabriela Baczynska et Jan Strupczewski, version française Augustin Turpin, édité par Blandine Hénault)
Vous aimez nos publications ? Engagez-vous !
Les systèmes politiques et médiatiques ont besoin que s'exercent des contre-pouvoirs. Une majorité de journaux, télévisions et radios appartiennent à quelques milliardaires ou à des multinationales très puissantes souhaitant faire du profit, privant les citoyens d’un droit fondamental : avoir accès à une information libre de tout conflit d’intérêt.Le Journal Chrétien, service de presse en ligne bénéficiant d’un agrément de la Commission paritaire des publications et agences de presse du Ministère de la Culture, assure un contre-pouvoir à l’ensemble des acteurs sociaux, en vérifiant les discours officiels, en décryptant l'actualité, en révélant des informations de première importance ou en portant le témoignage des dominés.