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La BCE demande aux banques de mieux prendre en compte les risques du « shadow banking »

FRANCFORT (Reuters) – Les institutions financières non-bancaires (shadow banks) se développent rapidement dans la zone euro et représentent un risque croissant pour l’ensemble du système financier, ce qui doit pousser les banques à être plus strictes avec ces institutions, a déclaré Andrea Enria, responsable de la supervision à la Banque centrale européenne (BCE).

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Les institutions non-bancaires, qui incluent les fonds d’investissement ou les compagnies d’assurance, détiennent aujourd’hui 31.000 milliards d’euros d’actifs, un volume équivalent à 80% des actifs du secteur bancaire, mais ces institutions sont moins réglementées et prennent souvent des paris plus risqués.

« Les risques liés au secteur des intermédiaires financiers non-bancaires (IFNB) pourraient augmenter dans les mois à venir, la politique monétaire continuant de ramener l’inflation à son objectif », a déclaré Andrea Enria mardi, affirmant que les risques se sont « beaucoup » accumulés.

« L’effet de levier a augmenté parmi les IFNB, il y a un décalage important entre la maturité de leurs actifs et de leurs passifs, et il y a des indications que ces acteurs sont mal préparés à une demande importante de liquidité », a averti Andrea Enria.

« Le problème est que les IFNB sont restées peu réglementés et que les risques y ont crû sans contrôle », a averti Andrea Enria.

Or, les institutions non-bancaires sont étroitement liées au secteur bancaire, obligeant les banques à gérer leur risque client de manière plus active.

« Le financement des banques par les IFNB est probablement l’un des canaux de propagation du stress les plus importants, puisque les réserves de liquidités des institutions non-bancaires sont stockées pour l’essentiel sous forme de dépôts bancaires, et que les IFNB interagissent sur les marchés du repo avec les banques », a précisé Andrea Enria.

Les banques parallèles ont également tendance à interagir avec un petit groupe de banques systémiques, qui seraient donc les premières concernées par les effets de contagion en cas de crise.

De nouvelles réglementations seraient idéales mais prendront du temps, ce qui rend les banques vulnérables à court terme.

« Pour l’instant, le plus important est que les banques soient conscientes des risques et qu’elles les gèrent dans leurs interactions avec les IFNB », a déclaré Andrea Enria.

« Le message clé est que nous attendons des institutions qu’elles aillent au-delà de la simple conformité aux exigences réglementaires », a conclu Andrea Enria.

(Reportage Balazs Koranyi, version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)

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