Omicron: La France va durcir les contrôles envers le Royaume-Uni
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – La France va durcir les contrôles aux frontières avec le Royaume-Uni, y compris pour les personnes vaccinées, afin de freiner la propagation du variant Omicron du coronavirus, a annoncé jeudi le gouvernement.
« Face à la diffusion extrêmement rapide du variant Omicron au Royaume-Uni, le gouvernement fait le choix de réinstaurer des motifs impérieux pour les voyages depuis et vers le Royaume-Uni, et de renforcer l’exigence de tests au départ et à l’arrivée », est-il précisé dans un communiqué de Matignon.
A partir de samedi matin 00h00, toute personne, vaccinée ou non, à l’exception des ressortissants français, devra disposer d’un motif impérieux pour se rendre ou venir du Royaume-Uni.
« Tout ce qui est tourisme, déplacements professionnels pour des personnes qui n’ont pas la nationalité française ou européenne, qui ne sont pas résidentes en France, sera limité », a précisé sur BFM TV le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Le gouvernement britannique, qui prévoit un « raz-de-marée » lié au variant Omicron du coronavirus SARS-CoV-2 dans les prochains jours, s’est montré sceptique quant à l’efficacité d’une telle mesure, tout en rappelant que les décisions appartenaient aux pays concernés.
« Evidemment de notre côté, au vu de la transmissibilité d’Omicron et de sa dispersion à travers le monde, nous ne pensons pas que les listes rouges (…) soient efficaces ou proportionnées dans la situation actuelle », a déclaré jeudi un porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson.
Il a également souligné qu’à chaque nouvelle étape de cette pandémie qui sévit depuis près de deux ans, chaque pays a été responsable de définir sa propre stratégie.
« RESSERRER LES MAILLES DU FILET »
Côté britannique, le port de Douvres déplore également ce nouveau coup de frein aux échanges touristiques entre les deux pays.
« Les flux de voyageurs dans le contexte de pandémie de COVID-19 sont déjà significativement réduits et ces nouveaux changements vont encore décourager les courts séjours à l’approche des fêtes de fin d’année », a observé un porte-parole du port de Douvres.
Selon les nouvelles règles définies par les autorités françaises, les voyageurs, qu’ils soient vaccinés ou non, devront présenter au départ et à l’arrivée un test de dépistage négatif (PCR ou antigénique) datant de moins de 24 heures.
Enfin, « les personnes qui arriveront sur notre sol du Royaume-Uni devront s’isoler dans un lieu qu’elles choisiront pendant sept jours, contrôlé par les forces de sécurité, mais l’isolement pourra être levé au bout de 48 heures si un test négatif a été fait une fois arrivé en France », a ajouté Gabriel Attal.
Ce cadre, a-t-il dit, va permettre de « resserrer les mailles du filet pour ralentir au maximum l’arrivée de cas de variant Omicron sur notre sol ».
Selon le porte-parole de l’exécutif, la France a pour l’heure détecté 240 cas de variant Omicron mais leur nombre est probablement beaucoup plus élevé.
« Notre logique est de retarder au maximum le développement du variant Omicron sur notre territoire (…) parce que le rappel de vaccination a de l’efficacité sur le variant », a expliqué Gabriel Attal.
Le gouvernement appelle ainsi les voyageurs qui avaient prévu de se rendre au Royaume-Uni à reporter leur voyage.
(Reportage Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse à Paris, avec la contribution de Guy Faulconbridge et Elizabeth Piper, à Londres, rédigé par Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot et Sophie Louet)