Tchad: Glencore ouvre des discussions pour restructurer la dette
Le géant des matières premières Glencore et un consortium de banques ont entamé des pourparlers avec le Tchad sur la restructuration de la dette commerciale du pays de plus d’un milliard de dollars, selon une lettre de la société au Fonds monétaire international (FMI).
Le Tchad avait officiellement demandé en janvier une restructuration de sa dette, devenant le premier pays à le faire dans un cadre commun mis en place l’année dernière par la Chine et d’autres membres du G20, avec l’aide du Club de Paris des principaux pays créanciers.
Les créanciers publics du Tchad et le FMI ont convenu d’une restructuration mais insistent sur le fait que le pays doit parvenir à des conditions comparables avec les créanciers bilatéraux et privés.
Glencore a déclaré dans la lettre que, avec un groupe de prêteurs qui comprend 16 institutions, il s’engageait avec le Tchad et leurs conseillers respectifs de « manière constructive et de bonne foi » à la suite d’une demande de pourparlers du pays.
« Le groupe de prêteurs a tenu des réunions initiales avec Rothschild & Cie, les conseillers financiers du Tchad, puis avec le comité officiel des créanciers du Tchad la semaine dernière pour échanger (…) sur la demande du Tchad », indique la lettre, datée du 15 octobre.
Le document précise que le cabinet Newstate Partners a été nommé conseiller financier de Glencore, basé en Suisse, et du consortium.
La restructuration de la dette totale du Tchad d’environ 3 milliards de dollars, que le FMI a qualifiée d’insoutenable, est une condition préalable pour que le pays d’Afrique centrale bénéficie d’un soutien financier supplémentaire.
Le Tchad a été plongé dans la tourmente politique en avril à la suite de la mort de l’ancien président Idriss Deby, tandis que la pandémie de coronavirus, les attaques de rebelles dans le nord et les retards de soutien financier ont aggravé ses perspectives économiques.
Le Tchad a déclaré que Glencore représentait plus de 98% de sa dette commerciale, essentiellement à travers des accords de pétrole contre espèces conclus en 2013 et 2014, lorsque le pays ne pouvait pas accéder au marché international de la dette ou à des partenariats bilatéraux.
La dette du pays a déjà été restructurée à deux reprises, en 2015 et 2018.
(Version française Benjamin Mallet)
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