Belgique : les enseignants de la fédération Wallonie-Bruxelles en grève
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Les enseignants et les personnels scolaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont entamé mardi une grève pour protester contre le décret-programme proposé par le gouvernement.
Cette réforme, qui vise à réduire le déficit budgétaire de l’organisme fédéré, suscite une vive opposition dans le secteur éducatif.
Le mouvement, soutenu par les principaux syndicats, touche à la fois le réseau gouvernemental et le réseau privé. Enseignants, personnels administratifs, techniques et directeurs d’écoles se mobilisent par le biais de piquets de grève et d’actions de sensibilisation, comme la distribution de tracts dans plusieurs villes. Cependant, aucune manifestation centralisée n’a été organisée.
Parmi les principales revendications figurent l’abandon de la fin des nominations statutaires des enseignants au profit de contrats à durée indéterminée (CDI), la suppression des classes de moins de dix élèves dans l’enseignement qualifiant et la diminution des budgets alloués aux écoles, internats et organismes éducatifs tels que l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur (ARES) ou le Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS).
La ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Glatigny, défend le décret-programme en affirmant qu’il est nécessaire pour contenir le déficit budgétaire, évalué à 1.287 milliards d’euros pour 2025.
Elle assure que les « missions » « essentielles » des écoles seront préservées et que des moyens supplémentaires ont été dégagés pour certaines priorités, comme les politiques éducatives nouvelles. Toutefois, les syndicats reprochent un manque de concertation et des décisions prises unilatéralement, ce que le ministre réfute.
Elle soutient que le projet s’inscrit dans la continuité du Pacte pour un enseignement d’excellence, visant notamment à rationaliser l’offre éducative dans l’enseignement qualifiant.
Cette grève reflète un malaise profond dans le secteur éducatif, déjà confronté à une pénurie d’enseignants et à des conditions de travail jugées difficiles. Pour le front syndical, cette réforme ne fait qu’aggraver une situation déjà critique, posant la question de l’avenir du système éducatif francophone en Belgique.