Wall Street vue dans le vert avant la Fed, la tech en soutien en Europe
par Claude Chendjou
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PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en hausse mercredi à l’ouverture, tandis que les principales Bourses européennes, hormis Paris, sont également dans le vert à la mi-séance, tirées par le compartiment technologique après les solides résultats du groupe néerlandais ASML. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street pratiquement stable pour le Dow Jones, en progression de 0,09% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,36% pour le Nasdaq. À Paris, vers 11h20 GMT, le CAC 40 perd 0,20% à 7.882,72 points, plombé par le secteur du luxe à la suite des résultats trimestriels de LVMH, jugés décevants. À Francfort, le Dax, plus riche en valeurs technologiques que la place parisienne, avance de 0,82%, après avoir inscrit un record à 21.616,46 points. A Londres, le FTSE prend 0,29%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s’adjuge 0,72% et l’EuroStoxx 50 de la zone euro 0,89%. Le Stoxx 600, qui a touché un niveau sans précédent à 535,45 points, progresse de 0,69%.
Passé la séance de vente panique de lundi à la suite de la présentation par la start-up chinoise DeepSeek d’un modèle d’intelligence artificielle (IA) moins onéreux et néanmoins performant, susceptible de remettre en cause l’hégémonie des géants américains du secteur, les investisseurs continuent de revenir prudemment vers les actifs risqués.
Les bénéfices dégagés par ASML ont outre rassuré les investisseurs sur le fait que les perspectives des puces destinées à l’IA étaient toujours solides.
« Aujourd’hui, on voit qu’au moins ASML profite encore de la demande du secteur des puces (…) Il semble que pour l’instant, les craintes concernant l’ensemble de l’IA et la chaîne d’approvisionnement de l’IA ont été exagérées », relève Teeuwe Mevissen, économiste marchés financiers chez Rabobank.
Outre la « tech », l’attention des investisseurs est également centrée sur les banques centrales alors que la Riksbank en Suède a ouvert le bal de la semaine en abaissant mercredi son principal taux directeur d’un quart de point, à 2,25%, afin de stimuler une croissance économique atone.
La Banque du Canada (BoC) doit rendre sa décision de politique monétaire à 14h45 GMT avant celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) à 19h00 GMT et celle de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Microsoft, Meta et Tesla, trois entreprises phares américaines du groupe des « Sept Magnifiques » doivent publier leurs comptes trimestriels après la clôture de Wall Street.
Applied Materials, Micron Technology, Lam Research et KLA Corp avancent chacun de près de 4% en avant-Bourse dans le sillage d’ASML.
VALEURS EN EUROPE ASML grimpe de 8,75% après avoir fait état mercredi de prises de commandes nettement supérieures aux attentes au titre du quatrième trimestre en raison de la forte demande dans l’intelligence artificielle (IA). L’indice technologique en Europe avance de 3,9% avec notamment STMicroelectronics (+1,52%), BE Semiconductor (+5,59%) et ASM International (+6,56%).
LVMH chute de 5,03% après la publication de ses résultats du quatrième trimestre, le groupe de luxe n’étant pas parvenu à impressionner les investisseurs après une série de bons résultats de ses concurrents et de récentes hausses de cours. Dans son sillage, Kering abandonne 5,60% et Dior 5,13%, tandis que l’indice sectoriel en Europe cède 0,76%.
Rémy Cointreau plonge de 5,26% après avoir dit être plus pessimiste sur ses prévisions de ventes annuelles, entraînant dans sa chute Diageo (-1,30%), tandis que le compartiment européen des boissons et de l’alimentation recule de 0,41%.
AkzoNobel perd 5,37%, le fabricant des peintures Dulux ayant annoncé mercredi anticiper un bénéfice d’exploitation pour 2025 inférieur au consensus.
Tele2 bondit de 6,08%, l’opérateur télécoms suédois ayant annoncé des suppressions d’emplois et des prévisions financières meilleures que prévu pour 2025.
Volvo avance de 5,56%. Le constructeur suédois de poids lourds a fait état d’une forte hausse de ses commandes au quatrième trimestre et relevé le dividende versé aux actionnaires.
TAUX Les rendements obligataires souverains en Europe et aux Etats-Unis reculent légèrement, les traders étant dans l’attente des décisions de la Fed et de la BCE, ainsi que des résultats des entreprises technologiques américaines. Un statu quo sur les taux de la Fed est attendu ce mercredi et une baisse de 25 points de base sur les taux de la BCE jeudi.
Le rendement du dix ans allemand, référence pour la zone euro, cède 1,7 point de base, à 2,544%.
Des données publiées mercredi ont montré que les prêts bancaires aux entreprises des 20 pays de la zone euro ont repris le mois dernier, signe que les récentes baisses rapides des taux d’intérêt ont commencé à se répercuter sur l’économie réelle.
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans recule de 2,1 points de base, à 4,5284%.
« Si les bénéfices des entreprises technologiques américaines sont décevants, cela pourrait entraîner davantage de prises de bénéfices sur les actions et des achats de valeurs refuge comme les bons du Trésor et les Bunds, comme nous l’avons vu au début de la semaine », souligne Kenneth Broux, responsable de la recherche sur les devises et les taux chez Société Générale.
CHANGES Le dollar, en hausse de 0,25%, à 108,13 points, varie peu mercredi avant la décision de la Fed, les investisseurs étant dans l’attente d’indices sur l’ampleur de la baisse des taux directeurs de la banque centrale cette année.
« L’obstacle pour (Jerome) Powell est qu’il est difficile de juger la manière dont la situation macroéconomique évoluera avec l’incertitude entourant les droits douaniers et la politique budgétaire », souligne Mohit Kumar, chef économiste et stratège chez Jefferies, faisant référence au président de la Fed.
L’euro recule de 0,28%, à 10399 dollar, tandis que la livre sterling s’échange à 1,2414 dollar (-0,22%).
PÉTROLE
Le marché pétrolier recule avec la hausse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière et l’apaisement des craintes sur la production libyenne.
Le Brent reflue de 0,46% à 71,60 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,77% à 73,20 dollars.
PLUS AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L’AGENDA DU JOUR
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)