L’Europe finit en baisse, l’Ukraine déclare l’état d’urgence
Les Bourses européennes, à l’exception de Londres, ont fini dans le rouge mercredi au terme d’une séance volatile et Wall Street évoluait également en repli à la mi-journée, les craintes d’une aggravation de la crise avec la Russie l’emportant sur l’espoir d’une solution diplomatique après l’annonce d’une cyberattaque en Ukraine et l’instauration par Kiev de l’état d’urgence.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,1% à 6.780,67 points. Le Footsie britannique a en revanche gagné 0,05%. Le Dax allemand a perdu 0,42%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,3%, le FTSEurofirst 300 de 0,2% et le Stoxx 600 de 0,28%.
Plusieurs sites internet gouvernementaux étaient mardi inaccessibles en Ukraine, en raison, selon l’agence Interfax, d’une vaste attaque informatique.
Parallèlement, l’Ukraine a annoncé qu’elle comptait instaurer l’état d’urgence sur son territoire dans le cadre d’une série de mesures sécuritaires pour préparer le pays à faire face à une éventuelle offensive russe.
Ces deux informations ont pesé sur les marchés d’actions qui avaient retrouvé dans la matinée l’appétit pour le risque, les sanctions occidentales contre la Russie étant jugées moins sévères que prévu.
Le président russe Vladimir Poutine avait en outre déclaré que la porte de la diplomatie restait ouverte, offrant ainsi au marché une forme de soulagement, qui n’a toutefois pas duré.
Signe de la nervosité des investisseurs, l’indice Vix américain de la volatilité, aussi appelé « indice de la peur », est toujours bien au-dessus de sa moyenne à long terme fixée à 20 points. Son équivalent européen a fini en hausse de 1,4% à 33,4 points.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600, alors que la plupart des secteurs étaient dans le vert en matinée, seuls trois ont échappé à la tendance baissière en fin de séance: la santé (+0,11%), les services aux collectivités (+0,02%) et la consommation non-cyclique (+0,27%).
Quelques publications d’entreprises ont offert un peu de soutien aux marchés. Stellantis, né de la fusion de PSA et de Fiat Chrysler, a bondi de 4,5% après avoir dit tabler sur une marge opérationnelle courante à deux chiffres cette année, après un quasi-doublement en 2021.
Danone, de son côté, a pris 3,8% à la faveur d’un chiffre d’affaires trimestriel meilleur que prévu en dépit d’une inflation élevée. Unilever a avancé de 1,3% et Nestlé a grignoté 0,1%.
Ailleurs en Europe, Barclays (+3%) a fait état d’un bénéfice annuel presque triplé.
Les résultats de Solvay (+1,2%) et Henkel (+2%) ont été également bien accueillis, tandis que ceux d’ASM International (-7,7%), Munich Re (-2,3%) et Puma (-1,9%) ont déçu.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,02%, le Standard & Poor’s 500 de 0,19% et le Nasdaq de 0,44%.
Le rebond du compartiment des nouvelles technologies à l’ouverture de Wall Street a fait long feu (-0,2%) avec le repli notamment d’Apple, d’Alphabet et de Tesla. Huit secteurs sur 11 du S&P-500 évoluent dans le rouge.
Côté publications financières, la chaîne de magasins de bricolage Lowe’s avance de 2,8%, portée par le relèvement de sa prévision de résultats pour cette année.
Baisse spectaculaire du jour, Kodiak Sciences plonge de 79% après l’échec d’essais cliniques de son traitement expérimental sur la dégénérescence maculaire. Son concurrent Regeneron gagne 1,6%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les données publiées mercredi par Eurostat ont confirmé que le taux d’inflation dans la zone euro avait atteint un record en rythme annuel en janvier, à 5,1%, en raison principalement de la progression des prix de l’énergie.
En France, le climat des affaires dans l’industrie est ressorti conforme aux attentes en février avec un indicateur à 112 points, selon les données de l’Insee.
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar gagne 0,12% face aux autres grandes devises, après les derniers développements de la crise ukrainienne.
L’euro, qui a touché mardi un creux depuis le 14 février à 1,1286 dollar, recule de 0,11% face au billet vert à 1,1315.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans reprend 2,6 points de base, à 1,9738%, après un plus bas de trois semaines, sur fond d’anticipation de hausse des taux le mois prochain par la Réserve fédérale.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans s’est replié de 1,6 point de base à 0,224%, au lendemain d’un creux de près de trois semaines, à 0,146%. Celui du deux ans, le plus sensible à l’évolution des taux, a pris 3,8 points à -0,369%.
Robert Holzmann, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, s’est déclaré en faveur d’une première hausse de taux cet été dans la zone euro.
L’indicateur des anticipations d’inflation dans cinq ans en zone euro a atteint son plus haut niveau en près de trois semaines à 1,8044%.
« Plus les tensions s’intensifient, plus les prix de l’énergie augmentent et cela est inflationniste », commente Peter McCallum, stratège taux chez Mizuho.
Le rendement de l’OAT française à dix ans a terminé quasi stable à 0,7340%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont également volatils au gré de l’évolution de la situation autour de l’Ukraine.
Le baril de Brent perd 0,2% à 96,63 dollars après avoir touché la veille son plus haut niveau depuis septembre 2014 à 99,50 dollars. Le brut léger américain (WTI) abandonne 0,18% à 91,71 dollars, contre un pic à 96 dollars mardi.
(Reportage Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)
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