Les universités du monde entier courtisent les étudiants victimes de l’offensive Trump
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par Laurie Chen, Larissa Liao, Sam Tabahriti et John Geddie
TOKYO/PEKIN/LONDRES (Reuters) – Les universités du monde entier se positionnent pour offrir un « refuge » aux étudiants affectés par la politique répressive de Donald Trump contre le secteur universitaire aux Etats-Unis, espérant ainsi enrôler les meilleurs talents et en tirer des bénéfices financiers.
L’université d’Osaka, l’une des mieux classées du Japon, propose notamment des exonérations de frais de scolarité, des bourses de recherche et une aide à l’organisation des voyages pour les étudiants et les chercheurs des établissements américains qui souhaiteraient quitter les Etats-Unis.
L’université de Kyoto et l’université de Tokyo envisagent de mettre en place des procédures similaires, tandis que Hong Kong a demandé à ses universités d’attirer les « cerveaux » des États-Unis.
L’université chinoise Xi’an Jiaotong a quant à elle lancé un appel aux étudiants de Harvard, cibles prioritaires de Donald Trump, en promettant des admissions « rationalisées » et un soutien « complet ».
L’administration Trump a procédé à des coupes massives dans le financement de la recherche universitaire, limité les visas pour les étudiants étrangers – en particulier ceux de Chine – et prévoit d’augmenter les taxes sur les écoles les plus réputées.
Selon le locataire de la Maison blanche, les meilleures universités américaines sont des berceaux de mouvements anti-américains.
La nouvelle administration a interdit la semaine dernière à Harvard d’accueillir des étudiants étrangers, initiative qui a été bloquée par la suite par un juge fédéral.
Vendredi, le département d’Etat américain a ordonné à toutes les missions consulaires à l’étranger de procéder à un contrôle renforcé des demandeurs de visa cherchant à se rendre à l’université de Harvard pour quelque raison que ce soit, selon un note interne consultée par Reuters.
Masaru Ishii, doyen de l’école supérieure de médecine de l’université d’Osaka, a qualifié l’impact sur les universités américaines de « perte pour l’ensemble de l’humanité ».
Le Japon a pour objectif d’augmenter le nombre d’étudiants étrangers à 400.000 au cours de la prochaine décennie, contre 337.000 actuellement.
Jessica Turner, directeur général de Quacquarelli Symonds, une société d’analyse basée à Londres qui classe les universités dans le monde entier, a déclaré que d’autres grandes universités dans le monde tentaient de séduire des étudiants qui n’étaient pas sûrs d’aller aux États-Unis.
L’Allemagne, la France et l’Irlande apparaissent ainsi comme des alternatives particulièrement attrayantes en Europe, tandis qu’en Asie-Pacifique, la Nouvelle-Zélande, Singapour, Hong Kong, la Corée du Sud, le Japon et la Chine continentale gagnent en notoriété.
CHANGER D’ÉCOLE ?
Les étudiants chinois sont particulièrement visés par les mesures de Donald Trump, alors que le secrétaire d’État américain Marco Rubio s’est engagé mercredi à restreindre « agressivement » leurs visas.
Plus de 275.000 étudiants chinois sont inscrits dans des centaines d’établissements d’enseignement supérieur américains, ce qui représente une source importante de revenus pour les écoles et un vivier de talents pour les entreprises américaines.
Selon le ministère américain du Commerce, les étudiants étrangers – dont 54% sont originaires d’Inde et de Chine – ont contribué pour plus de 50 milliards de dollars (44,06 milliards d’euros) à l’économie américaine en 2023.
L’offensive de Donald Trump intervient à un moment crucial du processus de candidature des étudiants étrangers, alors que de nombreux jeunes se préparent à se rendre aux États-Unis pour s’installer avant la rentrée.
Dai, 25 ans, étudiante chinoise basée à Chengdu, qui avait prévu de se rendre aux États-Unis pour terminer son master, envisage désormais d’accepter une offre en Grande-Bretagne.
« Les différentes politiques (du gouvernement américain) ont été une gifle pour moi », témoigne-t-elle. « Je pense à ma santé mentale et il est possible que je change d’école. »
Les étudiants britanniques et de l’Union européenne hésitent également à s’inscrire dans les universités américaines, a déclaré Tom Moon, directeur adjoint du service de conseil d’Oxbridge Applications, qui aide les étudiants dans leurs démarches d’inscription à l’université.
Il a indiqué que de nombreux étudiants étrangers actuellement inscrits dans des universités américaines contactaient désormais la société de conseil pour discuter des possibilités de transfert vers le Canada, le Royaume-Uni et l’Europe.
D’après une enquête réalisée par la société de conseil en début de semaine, 54% de ses clients ont déclaré qu’ils étaient désormais « moins susceptibles » de s’inscrire dans une université américaine qu’ils ne l’étaient au début de l’année.
Selon Universities UK, une organisation qui promeut les institutions britanniques, on observe une augmentation des demandes d’inscription dans les universités britanniques de la part d’étudiants qui envisageaient initialement les États-Unis.
L’organisation a toutefois précisé qu’il était trop tôt pour dire si cela se traduirait par une augmentation du nombre d’étudiants réellement inscrits.
UNE RÉPUTATION ENTACHÉE
Ella Ricketts, une étudiante canadienne de 18 ans en première année à Harvard, a déclaré qu’elle bénéficiait d’une aide généreuse financée par les donateurs de l’école et qu’elle craignait de ne pouvoir s’offrir d’autres options si elle était obligée de changer d’établissement.
« À l’époque où j’ai posé ma candidature, la seule université de l’autre côté de l’Atlantique que j’ai envisagée était Oxford… Mais je me suis rendu compte que je n’aurais pas les moyens de payer les frais de scolarité internationaux et qu’il n’y avait pas suffisamment de bourses ou d’aides financières disponibles », a-t-elle confié.
Si Harvard ne peut plus inscrire d’étudiants étrangers, Ella Ricketts postulera probablement à l’Université de Toronto.
La société d’analyse QS a déclaré que le nombre total de visites sur son guide en ligne « Study in America » avait diminué de 17,6% l’année dernière, avec une baisse de plus de 50% pour l’Inde.
« Les effets mesurables sur les inscriptions apparaissent généralement dans les six à dix-huit mois. Les effets sur la réputation, cependant, durent souvent beaucoup plus longtemps, en particulier lorsque l’incertitude des visas et l’évolution des droits du travail jouent sur la perception du risque par rapport au rendement », a déclaré Jessica Turner de QS.
Cette atteinte à la réputation, et la fuite des talents qui s’ensuit, pourraient être encore plus préjudiciables aux établissements américains que l’impact économique immédiat du départ des étudiants.
« Si l’Amérique rejette ces étudiants brillants et talentueux, ils trouveront d’autres endroits où travailler et étudier », souligne Caleb Thompson, un étudiant américain de 20 ans à Harvard.
(Reportage John Geddie à Tokyo ; Laurie Chen et Larissa Liao à Pékin et Sam Tabahriti à Londres ; version française Etienne Breban ; édité par Sophie Louet)
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