Etats-Unis 2024: Fausses alertes à la bombe dans trois Etats « pivots », le FBI accuse la Russie
ATLANTA, Géorgie (Reuters) – De fausses alertes à la bombe probablement envoyées par des agents russes ont visé mardi des bureaux de vote dans trois Etats « pivots » de l’élection présidentielle américaine, a déclaré le FBI.
Ces trois Etats sont la Géorgie, le Michigan et le Wisconsin, a précisé la police fédérale.
« Aucune de ces menaces n’a été considérée comme crédible jusqu’à présent », a déclaré le FBI (Federal Bureau of Investigation) dans un communiqué, en soulignant qu’il était extrêmement mobilisé pour assurer l’intégrité du processus électoral.
Au moins deux bureaux de vote concernés par ces alertes ont dû être évacués pendant une trentaine de minutes dans le comté de Fulton en Géorgie. Les autorités du comté ont demandé à la justice l’autorisation de prolonger le scrutin au-delà de 19h00, heure officielle de fermeture des bureaux dans cet Etat.
Le républicain Brad Raffensperger, secrétaire d’Etat de Géorgie et responsable des élections, a mis en cause la Russie.
« Il semblerait qu’ils cherchent à fomenter des troubles. Ils ne veulent pas que nous ayons une élection sans accroc, juste et honnête et s’ils peuvent nous inciter à nous battre entre nous, ils prendront cela comme une victoire », a-t-il dit à la presse.
L’ambassade de Russie à Washington n’a pas fait de commentaire.
Selon un officiel interrogé par Reuters, la Géorgie a reçu à elle seule au moins une vingtaine d’alertes, dans le comté de Fulton pour la plupart.
S’exprimant à condition de rester anonyme, un membre du cabinet de Brad Raffensperger a déclaré que ces menaces avaient été envoyées via des adresses mail déjà utilisées par des agents russes pour tenter de manipuler de précédentes élections américaines.
« C’est probablement la Russie », a-t-il dit, ajoutant que ces alertes avaient été envoyées à des médias ainsi qu’aux deux bureaux de vote évacués.
Les Américains ont commencé à voter mardi pour départager la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump au terme d’une campagne présidentielle aussi âpre qu’indécise.
Les services de renseignement américains accusent Moscou d’avoir interféré à plusieurs reprises dans le processus électoral américain, en particulier en 2016 lors de la victoire de Donald Trump face à Hillary Clinton.
Le 1er novembre dernier, des responsables du renseignement ont déclaré que des agents russes avaient fabriqué une fausse vidéo censée montrer des Haïtiens votant illégalement en Géorgie.
(Tim Reid et Rich McKay à Atlanta, Sarah N. Lynch à Washington, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)