Cameroun/Présidentielles 2025: Paul Biya à Maroua ce jour
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Cameroun Paul Biya à Maroua ce jour : test-vérité de remobilisation au Grand Nord, face à Bello Bouba et Issa Tchiroma
A cinq jours du scrutin du 12 octobre, Paul Biya, président sortant et candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), est attendu ce mardi 7 octobre 2025 à Maroua, capitale de l’Extrême-Nord. Une visite confirmée par un message radio du ministère de la Défense (Mindef) ayant fuité en ligne, qui détaille honneurs militaires et dispositif sécuritaire : sections de la Garde présidentielle, peloton de gendarmerie, unités des armées de terre et de l’air, marine nationale, sapeurs-pompiers et police. Le document, daté du 5 octobre, prescrit jusqu’à « la propreté corporelle et vestimentaire des éléments d’honneur » ; répétition générale le 6 octobre ; arrivée officielle annoncée à 11 h, le 7. Le signal est assumé : afficher maîtrise, continuité du commandement et capacité de sécurisation dans une zone frontalière où la menace de Boko Haram et les incursions transfrontalières demeurent.
Un lien ancien, entretenu par dotations et élévations
Au-delà du protocole, Maroua est un terrain politique familier. Depuis son arrivée au pouvoir, Paul Biya a multiplié les séquences au Septentrion — Extrême-Nord, Nord, Adamaoua —, y lançant à plusieurs reprises ses campagnes, y tenant des meetings fédérateurs et y installant un récit d’attention prioritaire. Les engagements reviennent comme un leitmotiv : paix et stabilité, hydraulique villageoise, électrification rurale, désenclavement routier, soutien agropastoral. Sur le plan concret, la relation s’est matérialisée par des dotations visibles (appuis aux communes, équipements scolaires et sanitaires, kits pour jeunes et groupements féminins), par des chantiers routiers et énergétiques mis en avant, ainsi que par des « gestes » présidentiels lors de crises locales.
Ce tissage s’est doublé d’une politique d’« élévation » d’élites originaires du Grand Nord — nominations dans l’administration, directions d’entreprises publiques, portefeuilles ministériels — qui a servi de marqueur de représentation et de proximité. En 2018, Paul Biya y avait obtenu 89,21 % des suffrages exprimés, confirmant l’Extrême-Nord comme un bastion du RDPC. Revenir à Maroua dans la dernière ligne droite vise donc à réactiver ce contrat implicite : attention contre loyauté, protection contre stabilité électorale. La séquence intervient, de surcroît, après son retour au Cameroun le 1ᵉʳ octobre, à l’issue d’un « court séjour privé » en Europe entamé le 21 septembre — une manière de recentrer la campagne sur sa personne et de dissiper les spéculations sur sa santé.
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