Un émissaire du Brésil a discrètement rencontré Poutine à Moscou pour parler Ukraine
BRASILIA (Reuters) – Le principal conseiller diplomatique du président brésilien Luiz Inacio « Lula » da Silva a effectué une mission discrète à Moscou jeudi dernier pour s’entretenir avec le président russe Vladimir Poutine au sujet d’éventuels pourparlers de paix permettant de mettre fin à la guerre en Ukraine, rapporte lundi CNN Brasil.
« Il serait exagéré de dire que la porte est ouverte (à des discussions de paix) mais il n’est pas vrai de dire qu’elle est complètement fermée », a dit l’émissaire brésilien, Celso Amorim, cité sur le site internet de CNN Brasil.
Celso Amorim, ministre des Affaires étrangères de Lula entre 2003 et 2010, a dit avoir discuté avec Vladimir Poutine pendant une heure au Kremlin dans le cadre de ce voyage qui n’avait pas été annoncé au préalable.
Il a ensuite effectué une escale à Paris lors de son trajet retour vers le Brésil, ont déclaré à Reuters deux responsables gouvernementaux, qui n’ont pas fourni de précisions sur son programme dans la capitale française.
Le ministère brésilien des Affaires étrangères a refusé de s’exprimer sur ce déplacement. La présidence n’a pas répondu à une demande de commentaire.
Lula a proposé la création d’un groupe de pays susceptibles de servir de médiateurs entre Moscou et Kyiv pour mettre fin au conflit déclenché en février 2022 par l’invasion russe de l’Ukraine.
Celso Amorim a dit avoir déjeuné avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, attendu à Brasilia le 17 avril, et avoir été reçu par le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, et le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov.
« Il n’y a pas de solution magique. Mais viendra un moment où, d’un côté ou de l’autre, on prendra conscience du fait que le coût de la guerre – pas seulement le coût politique mais le coût humain et économique – sera plus grand que le coût des concessions nécessaires à la paix », a déclaré Celso Amorim à CNN Brasil.
« Mon sentiment est que ce moment n’est pas encore arrivé mais il pourrait arriver plus rapidement qu’on ne le croit », a-t-il ajouté.
(Rédigé par Anthony Boadle et Lisandra Paraguassu, version française Bertrand Boucey)
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