Trump « ouvert » à une rencontre avec Poutine et Zelensky
par Andrea Shalal et Gleb Bryanski et Mark Trevelyan
WASHINGTON/MOSCOU (Reuters) -Donald Trump est disposé à rencontrer Vladimir Poutine dès la semaine prochaine, a dit mercredi un responsable de la Maison blanche à l’issue d’un entretien entre son émissaire Steve Witkoff et le président russe et à deux jours de la date butoir fixée par le président américain pour que Moscou accepte un cessez-le-feu en Ukraine sous peine de nouvelles sanctions.
Le New York Times a rapporté que Donald Trump espérait tenir une réunion trilatérale avec Vladimir Poutine et Volodimir Zelensky après un éventuel tête-à-tête avec son homologue russe.
Le président américain a dévoilé ce projet à plusieurs dirigeants européens lors d’un appel téléphonique, a précisé le quotidien américain.
« Les Russes ont exprimé le désir de rencontrer le président Trump et le président est ouvert à une rencontre avec à la fois le président Poutine et le président Zelensky », a déclaré la porte-parole de la Maison blanche, Karoline Leavitt.
Donald Trump a exprimé une frustration croissante à l’égard du président russe en l’absence de progrès vers un accord de paix en Ukraine et menace d’imposer dès vendredi de lourds droits de douane aux pays qui achètent de l’énergie russe, à commencer par l’Inde.
Il a toutefois qualifié l’entretien entre Steve Witkoff et Vladimir Poutine de « très productif », affirmant qu’il avait permis de « grand progrès ».
Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a déclaré que le président américain prendrait dans les 24 ou 36 heures à venir une décision quant aux « sanctions secondaires » visant les pays tiers acheteurs de pétrole russe.
Interrogé sur la chaîne Fox Business, il a prévenu que rien n’était encore calé concernant un sommet Trump-Poutine, que des obstacles restaient à surmonter.
« Pour la première fois sans doute depuis que cette administration est entrée en fonction, nous avons des exemples concrets du genre de choses que la Russie demanderait pour arrêter la guerre », s’est toutefois félicité Marco Rubio, précisant que les éléments clés de tout accord porteraient sur la question des territoires.
L’entretien entre Steve Witkoff et Vladimir Poutine a duré environ trois heures, selon les agences de presse russes. Le président américain s’est par la suite entretenu par téléphone avec son homologue ukrainien Volodimir Zelensky, qui a précisé que des dirigeants européens avaient pris part à l’appel.
« Tout le monde est d’accord pour que cette Guerre s’arrête, et nous travaillerons à cela dans les jours et les semaines qui viennent », a écrit Donald Trump sur Truth Social.
Selon le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, qui s’exprimait avant Donald Trump, l’émissaire du président américain et le président russe ont échangé des « signaux » sur l’Ukraine et discuté de la possibilité de développer une coopération stratégique entre Moscou et Washington.
MORATOIRE SUR LES FRAPPES AÉRIENNES ?
Vladimir Poutine n’a manifesté aucune intention de se plier à l’ultimatum de Donald Trump. Trois sources proches du Kremlin ont déclaré à Reuters que le président russe estimait qu’il était en train de gagner la guerre et qu’il n’avait aucune intention de revoir à la baisse ses objectifs militaires en Ukraine, qu’il juge plus importants que son désir d’améliorer les relations entre Moscou et Washington.
Pour autant, Moscou pourrait faire un geste envers Donald Trump afin de ne pas mécontenter le président américain.
Selon l’agence Bloomberg et le média russe indépendant The Bell, le Kremlin pourrait proposer un moratoire sur les frappes aériennes de la Russie et de l’Ukraine, une idée évoquée la semaine dernière par le président biélorusse Alexandre Loukachenko lors d’une réunion avec Vladimir Poutine.
Une telle mesure resterait éloignée du cessez-le-feu complet et immédiat que l’Ukraine et les États-Unis réclament depuis des mois. Mais elle pourrait offrir une porte de sortie à Donald Trump et un répit aux deux belligérants.
« Il semble que la Russie est désormais plus encline à un cessez-le-feu. La pression sur eux fonctionne. Mais l’important est qu’ils ne nous dupent pas sur les détails, ni nous ni les Etats-Unis », a commenté Volodimir Zelensky lors de son allocution quotidienne.
Le chef de l’Etat ukrainien a une nouvelle fois réclamé mercredi un arrêt complet des hostilités. « Nous avons tous besoin d’une paix durable et fiable. La Russie doit mettre fin à la guerre qu’elle a elle-même déclenchée », a-t-il écrit sur X.
WITKOFF TOTALEMENT DÉPASSÉ ?
« La Russie va répéter qu’elle est prête à un cessez-le-feu, mais (uniquement) aux conditions qu’elle a fixées », estime pour sa part Gerhard Mangott, un professeur de sciences politiques autrichien qui fait partie d’un groupe d’universitaires et de journalistes occidentaux qui ont régulièrement rencontré Vladimir Poutine depuis des années.
Jugeant peu probable un compromis, il estime que « (Donald) Trump sera alors sous pression pour faire ce qu’il a annoncé – augmenter les droits de douane pour tous les pays qui achètent du pétrole et du gaz, et probablement aussi de l’uranium, à la Russie. »
Les sources russes ont dit à Reuters que Vladimir Poutine doutait que de nouvelles sanctions américaines aient beaucoup d’impact sur l’économie russe après les vagues successives de sanctions adoptées par les pays occidentaux au cours des trois années et demie de guerre.
Le Kremlin préfère échanger avec Steve Witkoff, un magnat de l’immobilier qui n’a aucune expérience diplomatique et qui s’est parfois aligné sur les positions russes à l’égard de l’Ukraine, notamment au sujet de l’annexion des territoires occupés, plutôt qu’avec l’ancien général Keith Kellogg, qui était à l’origine l’émissaire de Donald Trump pour ce conflit.
Les détracteurs de Steve Witkoff, qui est aussi chargé de négocier un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et un accord sur le programme nucléaire iranien, jugent que le milliardaire, ami de longue date de Donald Trump, est totalement dépassé lorsqu’il s’agit de négocier en tête-à-tête avec Vladimir Poutine.
Lors de sa dernière visite à Moscou en avril, Steve Witkoff s’était déplacé sans même l’assistance d’un traducteur et il avait paru bien seul face au maître du Kremlin et à ses expérimentés conseillers Kyrill Dmitriev et Iouri Ouchakov. La rencontre n’avait produit aucun résultat tangible.
(version française Jean Terzian, Tangi Salaün et Jean-Stéphane Brosse)
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