Syrie-L’UE pourrait suspendre les sanctions sur l’énergie et les transports
DAMAS/BRUXELLES (Reuters) – L’Union européenne pourrait bientôt suspendre ses sanctions contre la Syrie dans les domaines de l’énergie et des transports mais doit encore se mettre d’accord sur l’opportunité d’assouplir les restrictions sur les transactions financières, selon trois diplomates et un document consulté par Reuters.
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Les ministres des affaires étrangères de l’UE discuteront de cette question lundi lors d’une réunion à Bruxelles. Kaja Kallas, responsable de la politique étrangère de l’UE, a déclaré à Reuters mercredi qu’elle espérait un accord politique sur l’assouplissement des sanctions lors de cette réunion.
L’approche de l’Europe à l’égard de Damas a commencé à changer après que Bachar al Assad a été chassé de la présidence en décembre par les forces insurgées dirigées par le groupe islamiste Hayat Tahrir al Cham (HTC), que les Nations unies désignent comme terroriste.
Le HTC a coupé ses liens avec Al Qaïda en 2016 et, depuis qu’il a pris le pouvoir en Syrie fin 2024, a déclaré qu’il s’engagerait dans un processus politique où tous les Syriens auraient leur mot à dire.
Les responsables considèrent que les transports sont essentiels pour aider les aéroports syriens à devenir pleinement opérationnels, ce qui pourrait faciliter le retour des réfugiés. L’énergie et l’électricité sont également considérées comme importantes pour améliorer les conditions de vie afin de stabiliser le pays et encourager les citoyens à revenir.
Selon un document de l’UE vu par Reuters, les diplomates des 27 membres de l’Union ont recommandé de prendre des mesures rapides pour suspendre les restrictions « dans les secteurs nécessaires à la stabilisation économique et au lancement de la reconstruction économique de la Syrie, tels que ceux concernant l’énergie et les transports ».
Les diplomates, qui font partie d’un groupe chargé de négocier les positions de politique étrangère de l’UE sur les questions liées au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord, ont également recommandé « d’évaluer les possibilités de réouverture des relations bancaires et d’investissement avec la Syrie ».
« L’assouplissement des mesures restrictives de l’UE serait mis en œuvre par étapes et de manière réversible, en évaluant régulièrement si les conditions en Syrie permettent une nouvelle suspension », ont écrit les diplomates, soulignant la nécessité de respecter les libertés fondamentales et d’assurer une transition inclusive.
La formulation du document représente un compromis entre les capitales de l’UE. Certains gouvernements souhaitent suspendre rapidement les sanctions, tandis que d’autres préfèrent une approche plus prudente et graduelle afin que l’Europe conserve son influence.
Si un accord politique est annoncé lundi, les fonctionnaires européens commenceront à travailler sur les détails techniques d’une suspension.
Un certain nombre de sanctions devraient rester en place, selon le document, y compris des mesures liées au régime de Bachar al Assad, au commerce illicite de la drogue et au commerce des armes.
(Reportage de Timour Azhari à Damas et de Lili Bayer à Bruxelles, version française Benjamin Mallet)