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Poutine prêt à une longue et coûteuse guerre en Ukraine

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par Guy Faulconbridge

MOSCOU (Reuters) – Vladimir Poutine présente la guerre en Ukraine comme le moment décisif où la Russie s’est finalement dressée contre l’Occident, mais certains au sein de l’élite redoutent qu’il n’ait engagé son pays sur une voie longue et inutilement coûteuse en ressources et en vies.

En ordonnant l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes le 24 février 2022, le chef du Kremlin espérait une victoire éclair qui lui ferait gagner une place dans l’Histoire au côté des tsars, en donnant au passage une leçon aux Etats-Unis sur le retour au premier plan de Moscou.

Son pari a échoué. La guerre a fait des centaines de milliers de victimes, la Russie est stigmatisée et soumise à de sévères sanctions par les Occidentaux et l’Ukraine résiste depuis des mois avec le soutien d’une Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord en pleine expansion.

Selon une source russe haut placée, proche des cercles du pouvoir, l’espoir qu’avait Poutine de rebâtir sa réputation est réduit à néant.

« Désormais, ce sera encore plus difficile et plus coûteux, à la fois pour l’Ukraine et pour la Russie », a-t-elle dit, s’exprimant à condition de rester anonyme. « Ces quelques territoires conquis ne méritent pas des pertes économiques d’une telle ampleur. »

Beaucoup au sein de l’élite partagent ce point de vue, a ajouté cette source, même si l’exprimer publiquement engendrerait des représailles immédiates.

Vladimir Poutine affirme que la Russie joue une bataille existentielle face à un Occident arrogant qui cherche à découper le pays et à s’emparer de ses vastes ressources, un récit rejeté par l’Ukraine et les Occidentaux.

AUCUN RIVAL SÉRIEUX

En dépit de toutes les ondes de choc géopolitiques qu’il a provoquées, le président russe, âgé de 70 ans, ne compte aucun rival sérieux, déclarent cinq hauts responsables russes proches du Kremlin. L’opposition muselée, il n’a pas grand-chose à craindre de la prochaine élection présidentielle prévue en mars 2024.

Les conséquences stratégiques et économiques du conflit pourraient cependant se faire ressentir pendant longtemps.

« Je ne crois pas en une offensive majeure, ou dans la possibilité d’une victoire russe contre l’ensemble du monde civilisé », a déclaré une deuxième source proche du Kremlin, qui a également souhaité taire son identité.

La Russie est désavantagée sur le plan de la technologie militaire et de la motivation, mais la guerre n’en devrait pas moins se prolonger « pendant un très long moment », a-t-elle ajouté.

Même l’un des commentateurs les plus acerbes à l’égard du pouvoir, dont les critiques ont jusqu’à présent été tolérées, l’ancien commandant des forces prorusses dans le Donetsk Igor Guirkine – condamné par un tribunal néerlandais pour son implication dans la destruction du vol MH17 au-dessus de l’Ukraine en 2014 – ne voit pas d’issue claire.

« Nous sommes dans une situation absolument paradoxale », dit-il. « Nous avons une direction totalement incapable formée directement par un président inamovible et face à qui il n’existe aucune alternative. Mais un changement de président conduirait rapidement à la catastrophe », affirme ce nationaliste en citant le risque d’une défaite militaire, d’une guerre civile et de la soumission de la Russie à des puissances étrangères.

Igor Guirkine dénonce une structure de commandement inefficace, marquée par la culture du secret, qui a conduit le pays à une série de défaites humiliantes face à un adversaire bien plus modeste en taille et en ressources.

« SIX PROCHAINS MOIS DÉCISIFS »

Au-delà du champ de bataille, la Russie doit payer le prix coûteux d’une guerre bien plus longue que prévu tout en subissant les mesures punitives occidentales.

En ordonnant la mobilisation de 300.000 réservistes l’automne dernier en puisant dans le réservoir des jeunes actifs, Vladimir Poutine a incité plusieurs centaines de milliers de Russes à quitter le pays.

Moscou a perdu une large part du marché du gaz européen que l’Union soviétique puis Vladimir Poutine avaient mis des décennies à gagner. La production pétrolière russe a augmenté l’an dernier mais Moscou a annoncé une baisse de production pour le mois de mars, dans l’espoir de faire remonter les cours, alors que les Occidentaux ont imposé un plafond sur le prix de ses produits raffinés.

L’économie russe, qui s’élève à quelque 2.100 milliards de dollars – soit le douzième de celle des Etats-Unis – devrait croître de 0,3% cette année, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI). L’excédent de la balance extérieure s’est considérablement réduit et le déficit budgétaire s’accroît.

Mais si des dirigeants d’entreprises – dont beaucoup sont d’anciens collègues de Poutine au KGB – sont en désaccord avec le cours des événements, ils ne le font savoir qu’en privé.

Beaucoup dépendra de l’issue des combats sur la ligne de front, qui s’étend sur 850 km. L’Occident continue de fournir à l’Ukraine canons, munitions, missiles, renseignements, une aide valorisée à des dizaines de milliards de dollars.

Vladimir Poutine pourrait tabler sur la lassitude des alliés de l’Ukraine, prédit le directeur de la CIA William Burns, ancien ambassadeur à Moscou.

« Les six prochains mois, il me semble, et c’est l’évaluation de la CIA, seront décisifs », a-t-il dit le 2 février lors d’une intervention à l’Université de Georgetown, à Washington.

La réalité du champ de bataille devrait dégonfler « l’orgueil démesuré de Poutine », a-t-il ajouté, en lui montrant que son armée ne peut pas avancer, et ne peut que perdre les territoires déjà conquis.

D’autres au sein de l’élite russe ne sont pas vraiment de cet avis, pariant que ce seront les Occidentaux qui seront dans le camp des vaincus.

« Le président est convaincu qu’il peut gagner en Ukraine », a dit l’une des sources russes haut placées. « Evidemment, il peut pas perdre la guerre. La victoire sera la nôtre. »

Ni le Kremlin ni l’Occident n’ont défini ce qu’impliquerait une « victoire » ou une « défaite » en Ukraine, même si Moscou ne contrôle toujours pas les quatre régions administratives ukrainiennes qu’il a annexées unilatéralement en septembre.

L’Ukraine dit vouloir reconquérir chaque pouce de son territoire.

« Poutine restera au pouvoir jusqu’à la fin, à moins qu’il meurt ou qu’il y ait un coup d’Etat – deux hypothèses peu probables à l’heure actuelle », dit un haut diplomate occidental. « Poutine ne peut pas gagner la guerre, mais il sait qu’il ne peut pas perdre. »

(version française Jean-Stéphane Brosse, édiité par Kate Entringer)

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