Panne d’électricité géante à Cuba
LA HAVANE/HOUSTON, Texas (Reuters) – Le réseau électrique de Cuba est à l’arrêt vendredi après la défaillance d’une des principales centrales de l’île, a annoncé le ministère de l’Energie, ce qui prive de courant tout le pays et ses dix millions d’habitants.
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Le gouvernement avait tenté de prévenir cette panne géante, probablement due à des pénuries de carburant, en ordonnant pour la journée la fermeture des écoles et des industries non essentielles et en renvoyant chez eux la plupart des fonctionnaires.
Mais peu avant midi, la centrale Antonio-Guiteras, la plus grande et la plus performante de Cuba, a interrompu sa production.
« Il n’y aura aucun répit tant que l’électricité ne sera pas rétablie », a réagi le président communiste cubain Miguel Diaz-Canel, sur le réseau social X.
Cuba subit déjà depuis plusieurs semaines des coupures de courant périodiques, que le Premier ministre Manuel Marrero a attribuées jeudi à trois raisons : la détérioration des infrastructures, les pénuries de carburant et une demande en hausse.
« La pénurie de fioul est le principal facteur », a déclaré le chef du gouvernement lors d’une allocution télévisée perturbée par des difficultés de retransmission et retardée de plusieurs heures.
Les vents violents et le mauvais temps qui ont accompagné le passage de l’ouragan Milton la semaine dernière dans la région ont réduit les approvisionnements en carburant des centrales par voie maritime.
Les deux plus grandes centrales de l’île, Felton et Antonio-Guiteras, tournent en sous-régime et ont en outre besoin de travaux de maintenance immédiatement, selon le gouvernement, dans le cadre d’un plan quadriennal de rénovation des infrastructures.
Les entrepreneurs privés, dont le nombre se développe fortement, contribuent enfin à accroître la demande en électricité et ils seront taxés davantage sur l’énergie qu’ils consomment, a ajouté Manuel Marrero.
Le premier fournisseur de pétrole de Cuba, le Venezuela, a réduit ses livraisons à 32.600 barils par jour en moyenne au cours des neuf premiers mois de l’année, soit environ deux fois moins que pendant la même période de 2023, selon les données de traçage maritime et des documents de la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA, qui a diminué ses exportations pour parer aux pénuries sur le territoire national.
La Russie et le Mexique, autres fournisseurs de pétrole à Cuba par le passé, ont également fortement réduit leurs livraisons.
(Dave Sherwood à La Havane et Marianna Parraga à Houston, Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Tangi Salaün)