Otan: Stoltenberg se dit préoccupé par la « rhétorique sécessionniste » en Bosnie
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.SARAJEVO (Reuters) – Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg a déclaré lundi que l’Alliance était préoccupée par la « rhétorique sécessionniste » en Bosnie ainsi que par l’influence russe dans le pays, sur fond de discours séparatistes des dirigeants serbes bosniaques.
La guerre de Bosnie (1992-1995) a été suivie par la création de la nouvelle Bosnie-Herzégovine, avec sa présidence collégiale et ses deux entités, la Fédération de Bosnie-Herzégovine (FBiH) et la république serbe de Bosnie (Republika Srpska), mais le président de cette dernière, Milorad Dodik, exprime de plus en plus son désir de voir l’entité rejoindre la Serbie voisine.
« Nous sommes préoccupés par la rhétorique sécessionniste qui sème la discorde ainsi que par l’ingérence étrangère, y compris celle de la Russie », a déclaré Jens Stoltenberg à la presse à Sarajevo, première étape de sa tournée dans les Balkans occidentaux.
« Cela sape la stabilité et entrave les réformes », a-t-il averti.
Près de trente ans après la fin de la guerre, qui a fait quelque 100.000 morts, la Bosnie-Herzégovine reste divisée, son économie stagne et ses habitants quittent le pays en masse.
L’Otan a déployé environ 60.000 soldats en Bosnie après la guerre, remplacés en 2004 par une force de maintien de la paix de l’Union européenne, l’Eufor.
Craignant que l’instabilité provoquée par la guerre en Ukraine ne s’étende aux Balkans occidentaux, Bruxelles a presque doublé en 2022 les effectifs de l’Eufor pour les porter à 1.100 soldats.
« Nous ne pouvons pas permettre et nous ne permettrons pas un vide sécuritaire en Bosnie-Herzégovine », a déclaré Stoltenberg après avoir rencontré Christian Schmidt, haut représentant international pour le pays, un rôle qui n’a pas été reconnu par l’entité serbe, qui affirme que sa nomination n’a pas été approuvée par le Conseil de sécurité de l’Onu.
L’Otan a mis en garde contre les risques d’ingérence étrangère en Bosnie, notamment de la part de la Russie, et a accepté de l’aider à renforcer sa capacité à se défendre.
Bien que les dirigeants de Bosnie-Herzégovine se soient engagés à adhérer à l’Otan, les Serbes de Bosnie, pro-russes, ont retiré leur soutien à l’adhésion à l’Alliance, mettant ainsi un terme aux ambitions d’intégration atlantique du pays.
(Reportage Daria Sito-Sucic ; version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)
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