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Nouveaux heurts entre police israélienne et Palestiniens à la mosquée Al Aksa

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par Nidal al-Mughrabi et Sinan Abu Mayzer

GAZA/JERUSALEM (Reuters) – De nouveaux affrontements entre la police israélienne et des Palestiniens ont eu lieu mercredi à la mosquée Al Aksa, à Jérusalem-Est, ont dit des témoins, plusieurs heures après que la police israélienne a évacué de force du bâtiment plus de 350 personnes et en dépit de l’appel au calme des Etats-Unis.

Ces incidents, survenus en plein Ramadan et à la veille de la Pâque juive, ont provoqué des échanges de tirs depuis et contre la bande de Gaza, et alimenté les craintes d’une escalade des violences entre Israéliens et Palestiniens dans un climat de tensions croissantes depuis un an.

Alors que la police israélienne avait mené avant l’aube une intervention pour déloger ce qu’elle a présenté comme des agitateurs masqués, des heurts se sont de nouveau produits en fin de soirée.

La police est entrée dans la mosquée pour tenter d’en évacuer les pèlerins, faisant usage de grenades assourdissantes et tirant des balles en caoutchouc, a rapporté le personnel de l’organisation gérant la mosquée.

D’après des témoins, les pèlerins ont lancé des projectiles en direction des policiers israéliens.

La police a indiqué dans un communiqué que des dizaines de jeunes ont tenté de se barricader dans la mosquée avec des pierres et des feux d’artifice. Des Palestiniens ont eux déclaré que les policiers israéliens sont entrés dans la mosquée avant même la fin de la prière.

Moins de vingt-quatre heures plus tôt, la police israélienne a déclaré avoir été contrainte d’intervenir à Al Aksa près l’échec de discussions visant à faire sortir dans le calme des « agitateurs masqués ».

« Quand les policiers sont entrés, des pierres ont été lancées dans leur direction et des feux d’artifice ont été tirés de l’intérieur de la mosquée par un groupe important d’agitateurs », a-t-elle dit, précisant que plus de 350 personnes étaient dans la mosquée et que deux policiers ont été blessés.

« EXTRÉMISTES »

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de 12 Palestiniens blessés par des balles en caoutchouc et des coups de matraque dans les affrontements du début de journée.

Au moins neuf roquettes ont été tirées de Gaza en direction d’Israël au cours de la nuit. L’Etat hébreu a riposté par des bombardements aériens sur ce qu’il a présenté comme des sites de production d’armes du Hamas. De puissantes explosions ont retenti à travers le territoire enclavé.

Selon des témoins, des chars israéliens ont aussi bombardé des positions du Hamas le long de la clôture frontalière, dans le sud de la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement armé palestinien.

Le Hamas n’a pas revendiqué les attaques à la roquette mais a déclaré que celles-ci constituaient une réponse à l’intervention israélienne dans la mosquée Al Aksa, où des affrontements en 2021 avaient dégénéré en une guerre de dix jours entre Israël et les Palestiniens de Gaza.

« Nous ne voulons pas d’une escalade mais nous sommes prêts à tout scénario », a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne.

A Washington, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche a exprimé la préoccupation des Etats-Unis et déclaré qu’il était impératif qu’Israéliens et Palestiniens procèdent à une désescalade des tensions.

Plus tôt, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la situation avait été causée par des « extrémistes » s’étant barricadés à l’intérieur de la mosquée.

« Israël est engagé à respecter la liberté de culte (…) et ne permettra pas à des extrémistes violents de changer cela », a-t-il dit dans un communiqué.

CONDAMNATIONS ARABES

Les Emirats arabes unis et la Chine ont demandé la tenue jeudi d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies, ont rapporté des diplomates.

Jordanie et Egypte, premiers pays arabes à avoir signé un traité de paix avec Israël, ont fermement condamné ces incidents dans des communiqués distincts tandis que l’Arabie saoudite, avec laquelle Israël espère normaliser ses relations, a déclaré que « l’assaut » israélien sapait les efforts de paix.

Ces incidents viennent aussi alimenter le climat de tension politique en Israël, secoué par des semaines de vastes manifestations contre la réforme de la justice voulue par Benjamin Netanyahu.

Via Twitter, le ministre de la Sécurité nationale, l’ultra-conservateur nationaliste Itamar Ben-Gvir, a déclaré que les tirs de roquettes du Hamas nécessitaient une réponse forte. « Il est temps de couper des têtes à Gaza », a-t-il écrit.

Au cours de l’année écoulée, les forces israéliennes ont arrêté des milliers de personnes et tué plus de 250 Palestiniens en Cisjordanie, tandis que des attaques palestiniennes sur le sol israélien ont fait plus de 40 morts.

Israël s’est emparé de Jérusalem-Est, où se trouve le complexe de la mosquée Al Aksa, en 1967 puis l’a annexé, une initiative non reconnue par la communauté internationale.

Les Palestiniens souhaitent faire de Jérusalem-Est la capitale d’un Etat indépendant regroupant la Cisjordanie et la bande de Gaza.

(Reportage Sinan Abu Mayzer, Ammar Awad, Nidal al-Mughrabi, Ali Sawafta, Maayan Lubell, avec Alaa Swilam, Nisreen Salem, Daren Butler, Aidan Lewis et Michelle Nichols; version française Camille Raynaud et Bertrand Boucey, édité par Kate Entringer et Jean Terzian)

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