Manifestations en Iran après une vague d’empoisonnements dans des écoles de filles
DUBAI (Reuters) – Des parents inquiets ont manifesté samedi à Téhéran, la capitale de l’Iran, et dans d’autres villes pour protester contre une vague d’empoisonnements de jeunes iraniennes dans des dizaines d’écoles, selon des agences de presse iraniennes et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
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Ces empoisonnements, pour l’instant inexpliqués, ont touché des centaines de jeunes filles depuis novembre.
Le ministre de la Santé iranien a déclaré qu’elles avaient subi des attaques de « poison léger » et des membres du gouvernement ont suggéré qu’elles pourraient avoir été ciblées par des groupes opposés à l’éducation des filles.
Samedi, le ministre iranien de l’Intérieur a indiqué que les enquêteurs avaient trouvé des « échantillons suspects » qui étaient en cours d’analyse.
« Lors d’études sur le terrain, des échantillons suspects ont été trouvés, qui font l’objet d’une enquête (…) pour identifier les causes de la maladie des étudiantes, et les résultats seront rendus publics dès que possible », a déclaré Abdolreza Rahmani Fazli, dans un communiqué repris par l’agence de presse officielle IRNA.
Plus de 30 écoles dans au moins 10 des 31 provinces iraniennes ont été touchées au cours des derniers mois.
Un rassemblement de parents devant un bâtiment du ministère de l’Éducation dans l’ouest de Téhéran samedi s’est transformé en une manifestation antigouvernementale, montre une vidéo vérifiée par Reuters.
« Bassidji, Gardes, vous êtes notre Daech », ont scandé les manifestants, assimilant les Gardiens de la révolution et sa force paramilitaire au groupe État islamique.
Des manifestations similaires ont eu lieu dans deux autres quartiers de Téhéran et dans d’autres villes, dont Ispahan et Rasht, selon des vidéos non vérifiées.
L’Iran a connu des mois de manifestations après la mort en septembre de Mahsa Amini, qui avait été arrêtée pour non-respect des règles vestimentaires, notamment sur le port du voile.
Le bureau des droits de l’homme des Nations unies à Genève a appelé vendredi à une enquête transparente sur les attaques présumées et des pays, dont l’Allemagne et les États-Unis, ont exprimé leur inquiétude.
L’Iran a rejeté ce qu’il considère comme une ingérence étrangère et des « réactions hâtives ».
« L’une des priorités immédiates du gouvernement iranien est d’examiner cette question aussi rapidement que possible et de fournir des informations documentées afin de répondre aux préoccupations des familles et de tenir pour responsables les auteurs et les causes de ces incidents », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, aux médias d’État.
(Bureau de Dubaï, version française Kate Entringer)
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