La Russie expulse deux diplomates britanniques accusés d’espionnage
par Andrew Osborn
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(Reuters) – La Russie a accusé lundi deux diplomates britanniques d’espionnage, leur donnant deux semaines pour quitter le pays, sur fond de dégradation des relations entre Londres et Moscou et de tentative de rapprochement du Kremlin avec Washington.
L’ambassade britannique n’a pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaires. Elle a déjà rejeté par le passé des allégations similaires contre des diplomates britanniques à Moscou, les jugeant sans fondement.
Ces deux personnes semblent être les premiers diplomates occidentaux à être expulsés de Russie depuis que Moscou et Washington ont ouvert des négociations sur le rétablissement du personnel des ambassades américaines et russes, sous l’impulsion du président des Etats-Unis, Donald Trump.
Des expulsions similaires ont considérablement réduit le fonctionnement des ambassades russes en Occident et des missions occidentales en Russie depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Dans un communiqué, le FSB, le renseignement intérieur russe, a déclaré que deux diplomates de l’ambassade avaient enfreint la loi russe et avaient utilisé leur statut comme couverture à des fins d’espionnage.
« Le Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie (FSB), dans le cadre de ses activités de contre-espionnage, a découvert une présence non déclarée de services de renseignement britanniques sous couvert de l’ambassade nationale à Moscou », est-il écrit dans le communiqué.
« (Les diplomates) ont délibérément fourni de fausses informations lors de l’obtention de l’autorisation d’entrer dans notre pays, violant ainsi la législation russe », poursuit le communiqué.
« Dans le même temps, le Service fédéral de sécurité russe a identifié des signes de travail de renseignement et de subversion de la part de ces diplomates qui menacent la sécurité de la Fédération de Russie », peut-on également lire.
Par ailleurs, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré avoir convoqué un représentant de l’ambassade britannique concernant ces expulsions.
La poursuite du soutien de la Grande-Bretagne vis-à-vis de l’armée ukrainienne et les récentes déclarations du Premier ministre Keir Starmer sur la possibilité de déployer des troupes britanniques au sol et de mobiliser des avions en Ukraine dans le cadre d’une éventuelle force de maintien de la paix ont provoqué la colère de Moscou, tandis que les diplomates britanniques sont soumis à une pression croissante.
En février, la police russe a ouvert une enquête au pénal sur une agression présumée contre un journaliste indépendant par une personne considérée comme un employé de l’ambassade britannique. Londres a rejeté cette accusation, estimant qu’il s’agit d’une « opération d’ingérence » visant à intimider des diplomates légitimes.
La décision de Moscou intervient au lendemain de l’annonce par la Grande-Bretagne de l’expulsion d’un diplomate russe en représailles à l’expulsion par la Russie d’un diplomate britannique en novembre dernier. La Russie avait accusé le diplomate d’espionnage, ce que Londres a catégoriquement démenti.
Les relations entre la Grande-Bretagne et la Russie se sont considérablement refroidies depuis l’invasion en 2022 de l’Ukraine par la Russie, Londres ayant approuvé une série de sanctions à l’encontre de Moscou et fournit des armes à Kyiv.
(Reportage Reuters, rédigé par Andrew Osborn, version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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