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Brexit: Barnier veut de nouvelles concessions de Londres avant d’entrer dans le dernier « tunnel »

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De retour de Londres, Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne sur le Brexit, attend encore quelques concessions de la part du gouvernement britannique d’avant d’entrer dans le « tunnel » des ultimes négociations sur un accord commercial, a-t-on appris vendredi auprès d’un diplomate européen.

Les deux parties ne disposent théoriquement plus de quelques jours pour s’entendre, la date du 15 octobre – jeudi prochain -ayant été fixée pour parvenir à un accord sur la relation future entre l’Union européenne et le Royaume-Uni.

Un conseil européen, largement consacré une fois de plus à la question du Brexit, est prévu jeudi et vendredi prochains à Bruxelles.

Les Vingt-Sept feront le point sur la mise en oeuvre de l’accord de retrait et l’état d’avancement des négociations concernant le futur partenariat avec Londres. « Les dirigeants débattront des travaux préparatoires pour tous les scénarios susceptibles de se produire après le 1er janvier 2021 », a précisé Bruxelles.

Londres et les Européens ont officiellement divorcé le 31 janvier dernier mais sont alors entrés dans une période de transition, le temps de trouver un terrain d’entente sur leurs futures relations, notamment commerciales. Cette période s’achèvera le 31 décembre. Passée cette date, faute d’accord, ce sera un divorce « sec », le « saut de la falaise » que redoutent notamment les milieux d’affaires.

Michel Barnier, qui vient de passer douze heures à Londres, et son homologue britannique, David Frost, ont indiqué qu’ils avaient progressé en vue d’un accord tout en soulignant qu’il fallait encore combler d’importantes divergences sur les questions liées aux droits de pêche, à la mise en place de règles du jeu équitable en matière de concurrence et à la gouvernance.

« Nous devons en obtenir un peu plus de la part du Royaume-Uni avant que Barnier ne soit prêt à entrer dans le ‘tunnel' », a confié un diplomate européen de haut rang.

A Londres, le porte-parole de Boris Johnson a fait état de certains progrès mais a reconnu lui aussi que des divergences demeuraient.

Boris Johnson a fixé lui-même la date limite du 15 octobre.

Le Premier ministre, qui fut l’un des principaux artisans de la victoire des Brexiters au référendum du 23 juin 2016, a répété que sa préférence allait à un accord mais a ajouté que même dans le scénario d’un « no-deal », la Grande-Bretagne saurait transformer en succès sa sortie effective de l’UE.

En faisant adopter une Loi sur le marché intérieur qui remet en cause certaines dispositions de l’accord de divorce, pourtant signé et ratifié en début d’année par les deux parties, Boris Johnson a ajouté de la tension à la tension déjà existante.

« Il faut toujours se préparer à toutes les éventualités. Je veux dire, la fin de l’année approche rapidement, et nous ne savons toujours pas s’il y aura ou non un accord », a dit le diplomate européen.

« Les entreprises doivent se préparer mais elles doivent aussi se préparer à un ‘no-deal’. Cela ne signifie pas pour autant que nous avons le sentiment qu’un accord est impossible. Je pense au contraire qu’il reste tout à fait possible », a-t-il ajouté.

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