La CEDH demande à Varsovie et Vilnius d’aider les migrants venus de Biélorussie
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.VARSOVIE (Reuters) -La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a demandé mercredi aux gouvernements de Pologne et de Lettonie d’intervenir pour aider les migrants massés à leurs frontières avec la Biélorussie, sur fond de tensions sur la question entre plusieurs pays de l’Union européenne et Minsk.
La Pologne, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie ont conjointement reproché à la Biélorussie de permettre à des migrants, principalement afghans et irakiens, de traverser illégalement ses frontières pour pénétrer dans l’UE.
A leurs yeux, il s’agit d’une manoeuvre du président biélorusse Alexandre Loukachenko pour faire pression sur le bloc communautaire après les sanctions imposées par Bruxelles contre Minsk à la suite de l’arrestation fin mai du journaliste dissident Roman Protassevitch alors que celui-ci se trouvait à bord d’un avion commercial.
La décision de la CEDH fait suite à une requête en ce sens de la part du Comité polonais pour les droits de l’homme, qui a saisi la juridiction européenne afin qu’elle prenne des mesures temporaires. L’agence des Nations unies pour les réfugiés a aussi demandé cette semaine à Varsovie d’offrir de l’aide aux migrants installés dans des camps frontaliers.
La CEDH a indiqué avoir demandé aux autorités polonaises et lettones de fournir à tous les migrants de l’eau, de la nourriture, des vêtements, les soins médicaux appropriés et, si possible, un abri temporaire.
Elle a précisé que cette mesure ne contraignait ni la Pologne ni la Lettonie à accueillir ces migrants sur leurs territoires.
Vilnius va respecter la demande de la CEDH, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères. « La Lettonie respecte complètement les mesures provisoires indiquées par la Cour et va continuer de fournir de la nourriture, de l’eau et de l’aide médicale (…) », a dit à Reuters un porte-parole.
Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès du porte-parole du gouvernement polonais.
(Reportage Alan Charlish, Joanna Plucinska et Pawel Florkiewicz à Varsovie, avec Pavel Polityuk et Matthias Williams à Kiev, Andrius Sytas à Vilnius; version française Jean Terzian)