Syrie: Vers la fin de l’opération humanitaire transfrontalière de l’Onu
Vous aimez le contenu du Journal Chrétien ? Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez en faisant un don ici.La Russie a opposé mardi son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’Onu destiné à renouveler pour neuf mois les livraisons d’aide humanitaire à quelque 4 millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie via la Turquie, avant de voir échouer sa proposition d’un nouveau mandat de six mois.
Mise en place en 2014, cette mission humanitaire onusienne a pris fin lundi, à expiration de la dernière autorisation à date, approuvée en janvier dernier.
Alors que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dit vouloir une extension de douze mois, l’ambassadeur de la Russie à l’Onu, Vassily Nebenzia, a laissé entendre que cette opération humanitaire ne pourrait être préservée.
« Si notre projet (de résolution) n’est pas soutenu, nous pouvons tout simplement fermer le mécanisme transfrontalier », a-t-il dit devant le Conseil après avoir opposé son veto à une prolongation de neuf mois et avant le vote sur le texte russe.
La Chine s’est abstenue lors du vote sur une extension de neuf mois, soumise au Conseil par la Suisse et le Brésil, tandis que les 13 autres membres ont voté pour.
Seule la Chine a soutenu la proposition russe d’un renouvellement de six mois. Etats-Unis, Grande-Bretagne et France – qui disposent aussi d’un droit de veto en tant que membres permanents – se sont opposés au texte, tandis que les 10 autres membres du Conseil se sont abstenus.
« C’est un triste moment pour le peuple syrien », a déclaré l’ambassadrice américaine à l’Onu, Linda Thomas-Greenfield, après le vote sur la proposition russe, dénonçant un « acte d’une cruauté absolue ».
« Nous ne devons pas lâcher – le peuple syrien compte sur nous – et nous devons tous exhorter la Russie à revenir de bonne foi à la table » des discussions, a-t-elle ajouté.
Aux yeux de Moscou, soutien du régime de Damas face aux opposants au président syrien Bachar al Assad, l’opération onusienne viole la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie.
Les livraisons d’aide humanitaire par l’Onu dans le nord-ouest de la Syrie, contrôlé par l’opposition, étaient initialement acheminées via trois pays – Irak, Jordanie et Turquie – avant d’être réduites à deux puis un point transfrontalier depuis la Turquie.
(Reportage Michelle Nichols; version française Jean Terzian)