Haïti: Les survivants du séisme frappés par des pluies torrentielles
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Des pluies torrentielles se sont abattues pendant la nuit en Haïti sur des milliers de personnes privées de logement après un séisme qui a fait plus de 1.400 morts, le passage d’une tempête tropicale entravant mardi les efforts des secouristes.
Le puissant séisme qui a ébranlé samedi le sud-ouest de Haïti a détruit ou endommagé des dizaines de milliers de bâtiments dans un pays qui panse encore les blessures du tremblement de terre ayant fait plus de 200.000 victimes en 2010.
« D’innombrables familles haïtiennes ayant tout perdu avec le séisme vivent désormais littéralement les pieds dans l’eau à cause des inondations », a dit Bruno Maes, représentant dans le pays du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
« A l’heure actuelle, environ un demi-million d’enfants haïtiens n’ont aucun accès, ou limité, à un abri, à de l’eau potable, à des soins et à la nourriture », a-t-il ajouté.
Dans la commune des Cayes, particulièrement touchée par la secousse de magnitude 7,2, plusieurs centaines de personnes logées dans un campement de tentes ont réparé à la hâte des protections de fortune détruites dans la nuit par la tempête Grace.
Mathieu Jameson, chef adjoint du comité formé par les habitants du campement, a fait savoir que nombre d’entre eux avaient besoin dans l’urgence d’un abri, de nourriture et de soins médicaux.
« Nous n’avons pas de médecin. Nous n’avons pas de nourriture. Chaque matin, de plus en plus de gens arrivent. Nous n’avons pas de toilettes, pas d’endroit où dormir. Nous avons besoin de nourriture, nous avons besoin de plus de parapluies », a-t-il énuméré.
LE GOUVERNEMENT PROMET DE NE PAS RÉPÉTER LES ERREURS DE 2010
Cette dernière catastrophe naturelle, qui survient un peu plus d’un mois après l’assassinat du président Jovenel Moïse, ajoutant une nouvelle dimension à la crise multiple que traverse le pays, a également endommagé plusieurs hôpitaux.
« Nous avons environ 34 enfants hospitalisés actuellement, mais nous avons encore davantage besoin de l’aide de pédiatres. SOS », a indiqué par message Marie Cherry, médecin à l’hôpital général des Cayes.
Lundi, les autorités haïtiennes ont annoncé que le bilan s’élevait à 1.419 morts et 6.900 blessés. Celui-ci devrait néanmoins s’alourdir, l’ensemble des habitations détruites, estimées à plus de 37.000, n’ayant pas toutes été fouillées.
Tandis que les espoirs de trouver un nombre important de survivants s’amenuisent, la tempête tropicale a compliqué les efforts des services de secours aux Cayes, à environ 150 kilomètres à l’ouest de Port-au-Prince, la capitale.
« Nous sommes venus de partout pour aider : du nord, de Port-au-Prince, de partout », a affirmé Maria Fleurant, sapeur-pompier dans le nord d’Haïti.
Les secouristes ont sorti des décombres un oreiller tâché de sang, suivi par le cadavre d’un garçon de trois ans qui semblait avoir trouvé la mort dans son sommeil.
« Quand l’orage viendra, nous nous abriterons au niveau des places de stationnement des maisons voisines, jusqu’à ce qu’il passe, puis nous retournerons à notre place sur la route », a commenté Vital Jaenkendy, témoin des recherches.
Le Premier ministre haïtien Ariel Henry, officiellement intronisé en juillet dernier, a promis de verser une aide plus conséquente que celle qui avait été accordée après le séisme meurtrier survenu il y a 11 ans.
« Le tremblement de terre est un grand malheur qui nous arrive au milieu de la saison des ouragans », a-t-il déclaré aux journalistes, ajoutant que le gouvernement ne répéterait pas « les mêmes choses » qu’en 2010.
(Avec la contribution de Herbert Villarraga et Robenson Sanon, version française Juliette Portala)