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Débat présidentiel Harris-Trump

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La vice-présidente démocrate Kamala Harris et l’ancien président républicain Donald Trump seront opposés la semaine prochaine pour la première fois lors d’un débat télévisé en amont de l’élection présidentielle américaine, un face-à-face qui pourrait donner l’avantage à l’un des deux candidats dans la dernière ligne droite vers le scrutin du 5 novembre.

Le débat prévu à Philadelphie mardi à 21h00 (mercredi 01h00 GMT) constitue pour Kamala Harris une opportunité de présenter ses priorités et de démontrer ses capacités face à un rival ayant dénigré son intelligence et effectué des attaques racistes et sexistes.

Donald Trump aura de son côté l’occasion d’enrayer l’élan sur lequel surfe la vice-présidente, dont la candidature en remplacement du président Joe Biden, qui a mis fin le 21 juillet à sa campagne de réélection, a revigoré les démocrates.

La plupart des enquêtes d’opinion créditent Kamala Harris d’une légère avance sur Donald Trump dans les intentions de vote à l’échelle nationale ainsi que dans la majorité des Etats dits « bascule » – à même de faire pencher les résultats de l’élection vers un camp ou l’autre.

Alors que les débats revêtent traditionnellement une grande importance, celui-ci pourrait s’avérer d’autant plus décisif qu’il pourrait être l’unique entre les deux candidats.

Joe Biden et Donald Trump se sont affrontés le 27 juin dans ce qui devait être le premier de leurs deux débats télévisés avant le scrutin de novembre; la prestation jugée désastreuse de l’actuel locataire de la Maison blanche a alimenté les inquiétudes de ses pairs démocrates, qui ont poussé Biden à retirer sa candidature.

Toutefois, en 2016, la candidate démocrate à l’époque, Hillary Clinton, avait été considérée comme la gagnante des trois débats face à Donald Trump mais avait perdu l’élection face au républicain.

Voici les points à surveiller lors du débat télévisé du 10 septembre:

L’ARGUMENT DU CHANGEMENT

Cela sonne paradoxal pour une élection qui oppose un ancien président et une actuelle vice-présidente, mais les candidats veulent tous les deux apparaître comme celui du changement, promettant de bouleverser le statu quo.

Kamala Harris veut vanter son rôle dans les réussites de l’administration Biden, tout en se dissociant des faux-pas de celle-ci et en laissant entendre que sa victoire marquerait un nouveau départ pour le pays.

Alors qu’il a passé quatre ans à la Maison blanche, de janvier 2017 à janvier 2021, Donald Trump se décrit une nouvelle fois comme un insurgé aux prises avec les institutions de Washington.

Cependant, il met également en avant son expérience sur la scène internationale, pour se démarquer de Kamala Harris, et se présente comme le seul en mesure de mettre fin aux conflits en Ukraine et dans la bande de Gaza.

ATTAQUES PERSONNELLES

Depuis que Kamala Harris a remplacé Joe Biden comme candidate du Parti démocrate, Donald Trump a mis en doute l’authenticité de son patrimoine identitaire et lancé des salves d’attaques personnelles lors de discours de campagne et via les réseaux sociaux, faisant fi des conseils de son équipe de campagne de se focaliser davantage sur les politiques de la vice-présidente.

S’il venait à lancer à nouveau de telles attaques lors du débat, le candidat républicain pourrait risquer d’aliéner les électeurs indécis, en particulier ceux qui doutent que Donald Trump a un tempérament approprié pour diriger le pays.

En 2016, lors des débats face à Hillary Clinton, il avait fréquemment laissé éclater sa colère, interrompu les modérateurs et pointé sa rivale du doigt en l’insultant.

Donald Trump a opté pour la même tactique en 2020 face à Joe Biden, poussant ce dernier à lui demander s’il pouvait « la fermer » après avoir été interrompu à plusieurs reprises.

Jusqu’à présent, Kamala Harris a globalement fait la sourde oreille face aux attaques personnelles de Donald Trump.

Certains attendent de voir comment elle réagira si son rival adopte de nouveau une posture d’intimidation lors du débat – auquel cas cela pourrait permettre à la vice-présidente de marquer un contraste avec le candidat républicain en montrant qu’elle ne se jettera pas dans la boue avec lui.

OPPORTUNITÉS

Le débat de mardi soir représente pour Kamala Harris une chance d’affirmer sa propre identité politique auprès des millions d’Américains qui seront devant leurs écrans, alors qu’elle ne dispose pas d’une renommée aussi importante que les précédents candidats démocrates lors de scrutins récents.

Cela pourrait s’avérer un atout d’envergure, un grand nombre d’électeurs ayant exprimé par le passé leur lassitude face à la perspective d’un nouveau duel Biden-Trump.

Kamala Harris, ancienne procureure générale de Californie, pourrait utiliser son expérience pour s’en prendre à Donald Trump pour son comportement à l’issue de l’élection présidentielle de 2020 afin de rester au pouvoir – en particulier son rôle présumé dans l’insurrection sanglante au Capitole le 6 janvier 2021 alors que le Congrès se réunissait pour certifier la victoire de Joe Biden.

Elle pourrait également se montrer plus à l’aise et plus réactive que Joe Biden pour réfuter de potentiels mensonges de Donald Trump, alors que l’actuel président était apparu en difficulté lors du débat du 27 juin dernier.

Pour Donald Trump, ce face-à-face constitue une opportunité sans pareille pour tenter de démontrer que Kamala Harris n’est pas en mesure de diriger le pays et se présenter comme le meilleur choix pour la Maison blanche.

Il est attendu que le candidat républicain attaque sa rivale démocrate sur la politique sécuritaire de l’administration Biden à la frontière sud des Etats-Unis, lui reprochant d’avoir laissé entrer sur le territoire américain un nombre record de migrants clandestins en provenance d’Amérique centrale.

Donald Trump blâme aussi l’actuelle administration démocrate pour la hausse des prix des biens de consommation qui, selon lui, empêche les foyers de classe moyenne de joindre les deux bouts.

Il pourrait également associer Kamala Harris au retrait chaotique des troupes américaines d’Afghanistan à l’été 2021, soulevant des doutes sur l’aptitude de sa rivale, dont la campagne est basée notamment sur la « joie », à devenir commandante en chef des armées.

VULNÉRABILITÉS

Depuis des mois, les démocrates répètent que Donald Trump représente un danger pour la démocratie, lui reprochant son penchant pour l’autoritarisme.

Cet angle d’attaque pourrait être utilisé lors du débat par Kamala Harris, qui devrait également tenter de mettre en difficulté son rival sur la question de l’avortement – l’un des points les plus délicats du programme politique de Donald Trump.

Il est probable que la vice-présidente démocrate mette en exergue le rôle de l’ancien président républicain dans la révocation de la garantie du droit à l’avortement à l’échelle nationale, en ayant nommé durant son mandat des juges conservateurs à la Cour suprême des Etats-Unis. Kamala Harris devrait alerter sur le risque que Donald Trump aille encore plus loin dans la suppression de l’IVG en cas de second mandat.

Des conseillers de la campagne Harris ont déclaré qu’elle prévoyait par ailleurs de s’en prendre à ce qu’elle présente comme des échecs de la présidence Trump: la gestion de la crise sanitaire du COVID et l’état des infrastructures américaines.

Les procédures judiciaires engagées contre Donald Trump, reconnu coupable cette année d’avoir dissimulé des pots-de-vin versés à une ancienne star du X avant l’élection présidentielle de 2016, sont une autre ligne d’attaque potentielle.

Donald Trump pourrait, lui, remettre sur le tapis les politiques libérales prônées par Kamala Harris lors des primaires du Parti démocrate pour l’élection présidentielle de 2020, qu’elle a depuis reniées – comme la fin des assurances maladie privées et un vaste programme d’énergies renouvelables.

Kamala Harris devra se montrer solide sur de telles questions si elle veut parvenir à convaincre les électeurs indépendants et les indécis.

Les progressistes attendent par ailleurs de voir si la vice-présidente démocrate va se démarquer de Joe Biden sur des questions clé, comme le conflit à Gaza et la possibilité d’accentuer les pressions sur Israël pour la conclusion d’un accord de cessez-le-feu.

(James Oliphant; version française Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)

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