Plus de 8 millions tchadiens se rendent aux urnes sur fond de tensions
Ce 6 mai 2024 est un jour de vote au Tchad. Environ 8,1 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour départager 10 candidats en lice dans le cadre de l’élection présidentielle censée clôturer 3 années de transition et permettre le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.
Dans ce pays d’Afrique centrale voisin de la Libye, du Soudan, de la République Centrafricaine ainsi que du Cameroun, du Nigeria et du Niger, les bureaux de vote sont ouverts dès 7 heures du matin à travers les 23 provinces du pays, vaste de plus de 1,2 millions de kilomètres carrés. La fermeture des bureaux de vote est prévue à 18 heures du soir. Les militaires eux, ont déjà voté la veille, tandis que les nomades et les Tchadiens de la diaspora votent en deux jours, les 5 et 6 mai.
L’élection présidentielle au Tchad est l’une des étapes majeures de la transition portée par les militaires depuis la mort de l’ancien Président de la République, le maréchal Idriss Deby Itno en avril 2021 et dirigée par l’un des propres fils du défunt Président. Elle permettra également de parachever cette transition initialement prévue pour 18 mois et qui a finalement été prolongée de 24 mois par un dialogue national organisé entre août et septembre 2022.
Le scrutin présidentiel qui se déroule aujourd’hui au Tchad s’inscrit à la suite de 3 semaines d’une campagne électorale d’abord timide, puis qui s’est rapidement emballée avec des meetings drainant foule, avant une dernière semaine de meetings déprogrammés et de candidats physiquement absents sur le terrain. Une campagne présidentielle également polarisée par deux candidats, en l’occurrence le Président de transition, Mahamat Déby et le Premier ministre de transition, Dr Succès Masra. Enfin, une campagne marquée par une violence verbale inédite, avec beaucoup de punchlines, de petites phrases et d’invectives.
Participation, apaisement et transparence
Les principaux enjeux de ce scrutin présidentiel tchadien restent la participation et l’apaisement. Si le Président de la transition à la tête d’une coalition de plus de 200 partis politiques mobilisés autour de l’ancien parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut (MPS), semblait s’acheminer vers une victoire acquise à l’avance, la campagne électorale a permis à son Premier ministre de remobiliser son électorat de façon spectaculaire.
Dès lors, l’élection présidentielle prend une allure de véritable duel entre les deux dirigeants de la transition et la participation est l’élément-clé qui contribuera à les départager. En effet, une forte participation des jeunes urbains et des électeurs des grandes villes de la zone méridionale pourrait porter le score du Premier ministre à des proportions inattendues.
Les risques de tensions sont également élevés autour de cette présidentielle du 6 mai 2024, en lien notamment avec les violences verbales observées au cours de la campagne électorale. Mais aussi à cause des interprétations différenciées des dispositions de la réglementation électorale d’une part, et des mesures prises par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) et considérées comme antidémocratiques par une partie de l’opinion nationale, d’autre part.
Toujours est-il que le défi majeur de cette élection présidentielle tchadienne dont le premier tour a lieu ce 6 mai 2024 est assurément la transparence. En effet, sans une gestion transparente du déroulement du scrutin, du recensement des votes et de la production des résultats, il faudrait craindre que la proclamation des résultats annoncée pour le 21 mai prochain au plus tard, ouvre la voie à des tensions et des violences post-électorales.
Yamingué Betinbaye & Babouh Tih-Kwada Elisabeth
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