Niger: La France condamne « le coup de force », demande la libération du président Bazoum
La France a demandé jeudi la libération du président nigérien, Mohamed Bazoum, après le « coup de force » qui a eu lieu mercredi au Niger.
La France a dû revoir ces derniers mois sa stratégie dans la lutte contre l’insurrection islamique dans la région du Sahel, dont fait partie le Niger.
Les coups d’Etat qui ont eu lieu au Mali et au Burkina Faso ces dernières années ont affaibli les alliances de la France au Sahel, enhardi les djihadistes et ouvert la voie à un accroissement de l’influence russe dans la région.
« Nous appelons au respect et à la restauration immédiate de l’intégrité des institutions démocratiques du Niger », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
La France apporte son soutien aux efforts régionaux en vue d’une sortie de crise qui respecte le cadre démocratique nigérien, était-il ajouté.
Une source diplomatique a déclaré que Paris était en contact avec le président Bazoum et que la situation au Niger était encore « très confuse ».
Le Niger est un pays allié des puissances occidentales dans leur combat contre l’insurrection islamique qui a débuté au Mali en 2012, avant de se propager aux pays voisins.
La France a redéployé l’été dernier au Niger une partie de ses soldats précédemment basés au Mali, afin qu’ils aident à lutter contre les groupes liés à Al Qaïda et à l’État islamique.
Paris cherche toutefois à rendre son armée moins visible afin de désamorcer les tensions en Afrique de l’Ouest dans alors que le ressentiment à l’égard de la France et de son influence dans le Sahel s’intensifie dans la région.
Des manifestants ont brandi jeudi des drapeaux russes et scandé des slogans anti-français dans les rues de Niamey.
(Reportage John Irish; version française Camille Raynaud)