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Désamour entre l’Union africaine et le Conseil Militaire de Transition du Tchad

Les autorités de transition tchadienne ne sont pas disposées pour le moment à recevoir le haut représentant désigné par l’Union africaine « pour accompagner la transition », le Sénégalais Ibrahima Fall.

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Avec ce refus quasi avéré, les militaires qui tiennent les commandes de la transition ainsi que du pouvoir d’Etat au Tchad depuis le 20 avril 2021 et l’Union africaine semblent ramer à contre-courant. Il y a peu, les deux parties avaient pourtant l’air d’être du même bord.

Depuis sa nomination le 2 juin 2021 par l’Union africaine, le Professeur Ibrahima Fall n’a pas encore effectué un seul déplacement au Tchad. C’est ce qu’il envisage faire maintenant. Sauf que les portes du pays ne lui sont pas ouvertes par les autorités nationales. Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zène a expliqué qu’« il y a eu effectivement un manquement dans la procédure. Il y a un préalable à résoudre ».

Tout en signifiant qu’« il n’y a aucun problème entre l’Union africaine et le Tchad », le chef de la diplomatie tchadienne clarifie la situation : « nous avons reçu une note nous annonçant l’arrivée d’Ibrahima Fall. Cette note est venue après la nomination et non avant. » Selon des indiscrétions, les autorités de la transition tchadienne seraient frustrées par le fait qu’elles ne soient pas consultées pour cette nomination du Professeur Fall.

Pour juguler ce qui prend progressivement la forme d’une crise diplomatique entre le Tchad et l’Union Africaine, le Commissaire Paix et sécurité de l’Union africaine, Adeoye Bankolé, fera le déplacement de N’Djaména le 7 juillet prochain. Selon le ministre Chérif Mahamat Zène, « Monsieur Bankolé vient pour lever cette équivoque. C’est en fonction de ce que viendra dire Monsieur Bankolé que nous saurons si Monsieur Ibrahima Fall peut venir au Tchad ».

Toutefois, selon le média tchadien en ligne « Tchad Hanana », les points inscrits à l’ordre du jour de la visite de Bankolé au Tchad sont « la rédaction d’une nouvelle charte interdisant les membres du Conseil Militaire de Transition et du gouvernement de transition d’être candidats aux élections prévues, la publication d’une feuille de route de la transition d’une durée de 18 moins non renouvelable, l’organisation d’une conférence nationale inclusive et souveraine ». Une information qui reste à vérifier.

Cette anicroche, assurément passagère, entre l’Union africaine et les autorités de transition du Tchad s’avère surprenante. En effet, l’Union africaine est présentée plutôt comme un allié de la junte qui a pris le pouvoir au Tchad après la mort du Président Idriss Déby en avril dernier. Sa position bienveillante vis-à-vis des militaires qui ont pris les rênes de la transition tchadienne semblait s’expliquer par une sorte d’adoubement par le président de la Commission de l’UA, l’ancien chef de la diplomatie tchadienne, Moussa Faki Mahamat, un proche du défunt Président Déby.

Ce qu’il importe de rappeler, c’est qu’à sa nomination le 2 juin 2021 par l’Union africaine comme haut représentant « pour accompagner la transition », le Professeur Ibrahima Fall est imbu de la mission d’interagir « avec tous les acteurs politiques et sociaux tchadiens ainsi que les partenaires internationaux en vue de mobiliser toutes les ressources possibles pour le succès de la transition démocratique, consensuelle et pacifique du Tchad ».

Vétéran de la diplomatie, le Professeur Fall est un ancien sous-secrétaire général de l’ONU aux affaires politiques chargé de l’Afrique et un ancien représentant spécial pour la région des Grands Lacs. L’ancien chef de la diplomatie sénégalaise qu’il a été sous le président Abdou Diouf, de 1984 à 1990, a également représenté l’Union africaine, entre autres, en Guinée, dans les Grands Lacs et au Burundi.

Yamingué Bétinbaye
Docteur en géographie

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